Watchmen
En adaptant la BD culte du tandem Alan Moore/Dave Gibbons, Zack Snyder, réalisateur d’un bon film (le remake de Zombie) et d’une catastrophe gonflée à la testostérone (300), s’attaquait à un monstre sacré du comics world. Et le résultat mérite largement le détour.
Comment résumer cette intrigue foisonnante qui se déroule sur plusieurs niveaux et à différentes époques ? Sachez que l’histoire prend place en 1985, dans une Amérique d’anticipation. Uchronie totale. Là, les super-héros déambulent dans les rues sans provoquer le moindre émoi, tandis qu'une immense horloge égrène les heures qui nous séparent de l’Apocalypse.
Mais depuis des lustres, elle indique « minuit moins cinq ». Un jour, Rorschach (ainsi nommé à cause de son visage qui se résume à une tache protéiforme), enquêtant sur la mort de l’un de ses collègues, découvre l’existence d’un gigantesque complot visant à éliminer tous les super-héros, présents et passés.
Formellement passionnant et ambitieux, Watchmen comptera sans doute, avec le récent The Dark Knight, comme l’une des pièces maîtresses du genre. Désenchantés, gardiens d’un monde en proie au messianisme sombre, les Watchmen incarnent enfin cette Amérique post-11 septembre, inquiétude généralisée et profil bas.