Les Trois Mousquetaires : Milady
Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan s’achevait sur l’enlèvement de Constance Bonacieux, sous les yeux de D'Artagnan. Alors que le Royaume divisé par les guerres de religion est menacé d’invasion par l’Angleterre, ce dernier, dans une quête effrénée pour sauver sa promise, est contraint de s'allier à la mystérieuse Milady de Winter tandis qu’Athos, Porthos et Aramis ont déjà rejoint le front.
Un pour tous, tous pour Millady
Si le premier opus de l’adaptation filmique du roman éponyme d'Alexandre Dumas nous avait laissés sur notre faim, c’est que la suite était prévue de longue date. D’ailleurs, les deux films furent tournés en même temps afin de réaliser des économies d’échelle. Cela se sent un peu, même si le réalisateur Martin Bourboulon, attentif aux critiques sur son premier film, décida d’étalonner différemment l’image afin de l’éclaircir davantage.
Les Trois Mousquetaires : Milady est donc le prolongement sans surprise des Trois Mousquetaires : D'Artagnan, même si son rythme est quelque peu accéléré par rapport à la première partie. Il faut dire qu’il se passe beaucoup de choses dans le film. Peut‑être trop d’ailleurs, au point qu’on s’y perd un peu dans les rebondissements et retournements de situation. Heureusement, Millady (Eva Green) est au centre des mille intrigues et fait parfaitement le lien. Une bonne chose puisque l’atout charme du premier opus (Constance incarnée par Lyna Khoudri) est logiquement beaucoup moins présent à l’écran.
Sans trop spoiler, Milady endosse le rôle en se révélant beaucoup plus nuancée et humaine que dans le premier épisode, qui la voyait tout de même faire un saut arrière d’une falaise sans se casser un ongle… L’intérêt du film, c’est elle. Le charme (vénéneux) du film, c’est elle. Et on se surprend à guetter ses apparitions, bercé par les nombreuses scènes d’action (dont le siège de La Rochelle) et les combats à l’épée, toujours malheureusement filmés en faux plan‑séquence hystérique qu’il faut sans doute regarder l’estomac léger.
L’étroit mousquetaire
Car ne nous mentons pas, le film est un pur divertissement qui n’apporte pas grand‑chose d’autre. Mais il le fait bien. Les moyens sont là, les décors, les costumes, le casting sont au rendez‑vous. Il manque juste une once d’âme pour en faire autre chose qu’un simple produit de consommation. On ne s’ennuie pas, mais on n’est pas forcément passionné non plus. La surprise passée du premier épisode ne déteint pas sur le deuxième. Dommage, surtout que notre héros d’Artagnan (François Civil) est cette fois bien fade face à la vénéneuse Milady. On regrettera également que Louis Garrel, alias Louis XIII, truculent dans le premier film, ait beaucoup moins de place dans celui-ci. Il faisait justement partie des surprises de l’opus D’Artagnan.
Le problème provient sans doute du projet lui‑même : adapter la saga du prolixe Dumas en deux films seulement, ce qui est peu. Surtout si on considère le premier comme une origine story du fameux mousquetaire gascon. On a le sentiment que ce second film joue le même rôle pour Milady. Forcément, au final, la frustration se ressent d’autant plus. Il nous manque cruellement la fin de l’histoire. Bref, il nous manque un film ! Faudra‑t‑il attendre Vingt ans après, pour l’avoir ?