Titanic
C'est l'histoire d’un raz‑de‑marée. Rappelez‑vous… Quelques semaines avant la sortie de Titanic (l'autre film‑monstre de James Cameron, bien avant la saga Avatar, les experts du marketing hollywoodien prédisaient en chœur un naufrage assuré. Les bons mots ne manquaient pas pour qualifier un projet que l’on jugeait risqué (« Tout le monde connaît déjà l’histoire : il coule ! ») et trop coûteux (c’était à l'époque le film le plus cher de l’histoire du cinéma à plus de 200 millions de dollars, avec un studio de cinéma construit pour ce seul film à la frontière mexicaine).
Titanic, un phénomène de société
Cameron, qui avait convaincu les huiles de la Fox du potentiel de son projet titanesque, avait pourtant renoncé à son salaire. Pas un dollar d’acompte. Juste un pourcentage sur les recettes éventuelles. À peine huit semaines après sa sortie, Titanic délogeait Jurassic Park de la tête du box‑office mondial et obtenait en prime quatorze nominations aux Oscars (ce que l’on n’avait pas vu depuis 1951 avec Eve de Joseph Mankiewicz). Le record d’entrées détenu jusque‑là par le dinofilm de Steven Spielberg avait rapporté plus de 918 millions de dollars. Titanic, lui, atteignait en un temps record la barre phénoménale des 935 millions de dollars de recettes. Le succès virait alors au triomphe. Plus encore, au phénomène de société, qui ne s'est d'ailleurs depuis jamais émoussé.
Rien qu’aux USA, le tandem pelliculé Leonardo DiCaprio/Kate Winslet raflait en moins de quinze jours 89 millions de dollars, soit plus d’un tiers du budget total du film et deux fois plus que le dernier James Bond de l'époque, Demain ne meurt jamais. Sur le seul territoire américain, la Fox équilibrait ses comptes en moins de six semaines d’exploitation. Et partout dans le monde, Titanic caracolait en tête des box‑offices, écrasant blockbusters et autres productions locales.
1 millard de dollars en 6 semaines
En France, après six semaines d’exploitation, plus d’un spectateur sur trois avouait avoir déjà vu le film au moins une fois. Neuf mois après sa sortie, Titanic était le premier film de l’histoire du cinéma à franchir la barre surréaliste du milliard de dollars ! Un phénomène qui ne resta pas circonscrit aux salles obscures. La bande originale du film signée James Horner battait tous les records de vente, la chanson du générique interprétée par Céline Dion, My Heart Will Go on, squattait pendant des semaines les charts internationaux, tandis que des hordes de produits dérivés déferlaient dans les magasins du monde entier. Sans compter les ventes des droits télévisuels, ajoutés aux recettes du marché vidéo (K7, laserdiscs, DVD, Blu‑Ray 2D, 3D, et aujourd'hui 4K Ultra HD).
Le même film mais en mieux
Une farandole de chiffres qui serait assommante et vaine si cet « Autant en emporte le vent des années 90 » (Cameron l'a en fait conçu comme un « Romeo et Juliette sur l'eau ») n’était pas d’abord, et surtout, un grand et magnifique film. Un état de fait que l'on vérifie encore (plus ?) aujourd'hui grâce à cette sortie ultime de Titanic version 4K Ultra HD qui a clairement bien changé depuis les salles de ciné, et même depuis sa dernière édition 3D en 2012. On vous raconte tout ci‑dessous.