Hérédité
Suite au décès de sa mère Ellen, Annie Graham (Toni Collette) voit l’équilibre de sa famille vaciller. Confrontée à une série d’événements tragiques, elle va bientôt percer l’effroyable secret de sa lignée.
Considéré comme l’un des sommets de l’horreur de ces dernières années, Hérédité est le premier film du cinéaste prodige Ari Aster (Midsommar, Beau is Afraid). Chez les Graham, le deuil qui précède au silence ouvre une brèche béante dans la structure déjà fragilisée de ce que l’on pense être une famille traditionnelle.
Pour raconter le Mal qui ronge à la racine, Aster convoque ses classiques de Rosemary’s Baby à Shining. Aucune menace extérieure, le danger provient de ce qui nous est familier et pourtant le plus étranger. De nouveau endeuillée par la perte de sa fille, Annie se désolidarise du cocon familial, père et fils (l’auteur de l’accident mortel de surcroît) demeureront impuissants face à l’autre tragédie, celle qui donne à ses ancêtres le droit de vie ou de mort sur les générations à venir.
La force d’Hérédité repose sur les points de déséquilibre distillés dans des scènes a priori ordinaires. À table ou lors d’une visite dans la chambre de l’aîné, Annie se met la main devant la bouche mais les non‑dits rongent déjà les fondations jusqu’au dénouement funeste qui soumet l’héritage maternel à son essence maudite. Magistral.