par Nicolas Bellet
28 septembre 2023 - 18h53

Fast & Furious 10

année
2023
Réalisateur
InterprètesJason Momoa, Vin Diesel, Jordana Brewster, Charlize Theron, Jason Statham, Michelle Rodriguez
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Dante (Jason Momoa), le fils d’Hernan Reyes, est bien décidé à venger la mort de son père qui eut lieu lors du braquage à Rio de Janeiro (vue dans Fast & Furious 5). Patiemment, il va traquer Dom (Vin Diesel) et sa famille aux quatre coins du monde, jusqu’à s’en prendre à son fils de 8 ans.

 

Le début de la fin

Qu’on soit prévenu, ce Fast & Furious X, réalisé par le Français Louis Leterrier, nous laisse sur notre faim puisqu’il est conçu comme la première partie d’un dyptique, à l’instar du dernier Mission impossible. Il laisse donc, au bout des 140 minutes de film, un arrière‑gout d’inachevé, d’autant plus qu’il a visiblement été pensé comme un mini best‑of de la saga.

 

Un film bien huilé qui roule des mécaniques

On y croise pêle‑mêle tous les personnages de Fast & Furious encore vivants et même présumés morts, c'est dire ! Jordana Brewster, Charlize Theron, Jason Statham, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Ludacris, John Cena… tous viennent faire leur petit caméo plus ou moins dynamique dans des scénes d’action (ou non) plus ou moins explosives. Et il y a même quelques surprises, en prime. Au final, on ne sait pas trop où va le film, mais il y va et pas en seconde. Même s’il y a belle lurette que la saga F&F n’a plus grand‑chose sous le capo. En gros, depuis la disparition de Paul Walker…

 

Reste qu’avec l’un des budgets les plus importants pour un film d'action ces dernières années et du cinéma tout court (on parle de 340 millions de dollars !), Louis Letterier rend une honnête partition, propre à ravir les fans de la saga et divertir les autres avec son lot de cascades incroyables et inédites (la poursuite dans Rome notamment, même si la ville est de tous les blockbusters US en ce moment), accolées à des scènes pathos ridicules. Ah les valeurs familiales de la « famille Torreto »… On en a pour notre argent, mais le film, lui, passe tout juste le contrôle technique.

 

À quoi, bon ? Aquaman !

Si, sans surprise, le scénario multiplie les incohérences et punchlines dignes de guides de développement personnel, la bonne idée de ce tonnerre mécanique sur pellicule, c’est bien Jason Momoa, il en fait des caisses (c’est le cas de le dire !) et ne se prend surtout pas au sérieux. Contrepoint parfait de Vin Diesel qui, lui, pense jouer pour Orson Wells à longueur de scènes depuis des années. Il est vraiment la bonne surprise du film et la parfaite illustration de la théorie d’Hitchcock, qui voudrait que plus le méchant est réussi, plus le film l’est aussi.

 

Malheureusement, l’interprète d’Aquaman devant l'éternel n’est pas vraiment de toutes les scènes de ce Fast X, c’est le moins que l’on puisse dire. Et c’est bien dommage pour le film qui rétrograde dès qu’il disparaît de l’écran trop longtemps. Ce qui arrive très souvent puisqu'il faut bien faire de la place à toute la famille Torreto et consorts. Au final, ce Fast X se regarde rapidement et donne furieusement envie d’autre chose…

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Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
27/09/2023
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 140', toutes zones
2.39
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital Plus 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Espagnol Dolby Digital Plus 7.1
sous-titres
Français, anglais, espagnol, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois
10
10
image

On peut dire ce que l'on veut sur cette saga, impossible de la prendre en défaut sur son look tuné à mort, ses couleurs, son vernis, sa brillance et son bling indéniable. Entre les éclairages néon outranciers, les voitures multicolores, le stylisme, les coupes perodydées et les décors internationaux XXL, les occasions de brûler la rétine ne manquent pas, fournissant en toutes circonstances un niveau de détail et de noir exceptionnel. Du bon gros 4K Ultra HD HDR Dolby Vision qui tâche taillé pour la démo et qui fait ce qu'on lui demande : tout donner jusqu'au dernier pixel. Mission plus que réussie.

 

Avec mention spéciale pour l'ouverture du film qui revient aux sources de Fast 5 avec la même lumière, la même pellicule (le reste de Fast X a été tourné en numérique) et les même optiques qu'à l'époque. Un petit revival hommage sympathique qui tranche radicalement avec la suite plus explosive visuellement mais aussi plus attendue.

10
10
son

Énorme bande‑son en VO Dolby Atmos, largement de quoi écraser la VF qui ne rend pas du tout pareil dans les scènes d'action. D'autant que les voix VF donnent toutes l'impression d'avoir été castées sur leur capacité à descendre dans les graves pour appuyer le côté viril, quitte à les confondre un peu toutes. À ce jeu‑là, ça marche clairement mieux en VO. Jason Momoa nous offre un festival de mimiques dont il serait dommage de se priver. 

 

Évidemment, le film use les oreilles à trop vouloir surcharger les énormes scènes d'action d'une musique idiote pas si convaincante. Entre le fracas des engins, le sound design pataud, le caisson de basses et les effets hauteur qui arrivent de partout, on en a plein la tête. C'est la foire aux décibels. Et on n'était pas venu pour autre chose.

8
10
bonus
- Bêtisier (5')
- C’est la famille (35')
- Dérapage contrôlé : découpage de scène avec Louis Leterrier (8')
- Les cascades Fast & Furious X (13')
- Les belles se rebellent (7')
- Direction Rio (5')
- Jason Momoa : à la conquête de Rome (3')
- Petit Brian prend le volant (3')
- Un ami après tout (1')
- Clips
- Commentaires audio du réalisateur Louis Leterrier

Petite innovation dans le monde des bonus de blockbusters, Louis Leterrier présente lui‑même face caméra une scène d'action du film (la bombe) et la décortique, révêlant au passage quelques astuces filmiques entre prises de vues réelles à Rome et reconstitution en plateau à Londres.

 

Et pour dire vrai, il y a largement de quoi faire pour prolonger le plaisir du film au fil de tous ces modules qui ne laissent personne sur le côté. Toute l'équipe semble réellement s'éclater, la musique tourne à pleins tubes (surtout quand Jason Momoa est sur le plateau) et la course à Rio fut très certainement le comble du fun trois jours durant pour l'équipe et les très nombreux figurants brésiliens. 

 

Bien qu'ultra (trop ?) enjoué, le commentaire de Louis Leterrier apporte lui aussi sa pierre à l'édifice. En vrai fan de la saga, il connaît ses classiques et relie entre elles toutes les séquences de cette franchise vieille maintenant d'un quart de siècle. Oui, vous avez bien lu…

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