Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan
L’adaptation du roman d'Alexandre Dumas. D'Artagnan, un jeune Gascon fougueux, vient à Paris pour intégrer le corps des Mousquetaires et se lie d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis. Les quatre hommes vont s'opposer au Premier ministre, le cardinal de Richelieu, au comte de Rochefort et surtout à Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France.
Un pour Tous…
Ça virevolte, ça dégaine son épée, ça tire (à un coup), ça enfourche son cheval pour galoper à toute allure, ça donne du poing… Une chose est sûre, le réalisateur Martin Bourboulon (Eiffel) a appris son Alexandre Dumas par cœur. Il faut dire qu’il fut aidé au scénario par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte (Le prénom, Papa ou Maman…) qui s’apprêtent, de leur côté, à adapter (avec Pierre Niney dans le rôle‑titre), Le comte de Monte‑Cristo. Ils s’en sortent haut la main.
Même si l’histoire est ultra‑connue de tous, le film est suffisamment vivant, haletant et rythmé pour que l’on ne s’ennuie pas une seconde. À la limite, parfois, on aimerait qu’il ralentisse un peu et laisse la place à certains personnages d’exister un peu plus. Ce n'est pas Romain Duris qui dira le contraire…
Les tatillons se plaindront probablement de certains choix artistiques et esthétiques, pas vraiment raccord, ni avec le roman, ni avec l’époque (les tenues de cuir des mousquetaires en premier lieu. Très western spaghetti. Tout comme leurs pistolets. Mais il fallait bien dépoussiérer quelque peu un chef‑d'œuvre vieux de plus de deux cents ans d’âge. Non, Athos (Pio Marmaï) n’était pas bisexuel dans le roman, et oui, le roi Louis XIII (Louis Garrel) était moins pince‑sans‑rire. Mais, le film se serait sans doute passé de deux bons acteurs (surtout Louis Garrel, d’ailleurs).
Tous pour ça…
À juste titre, ils pourront également se plaindre de la systématisation des effets de (faux) plans‑séquences durant les scènes de bagarre. La première fois, cela impressionne. Mais à la longue, on regrette juste que le réalisateur de Kingsman (Matthew Vaughn) ne soit pas derrière la caméra. Certains savent faire, d’autres moins.
N’allons pas critiquer le réalisateur pour autant. Martin Bourboulon livre une sublime partition. L’image, la reconstitution, les décors, le casting… sont à la hauteur du sujet (et du budget du film !). Nos mirettes en ont pour leur argent, c'est certain.
François Civil trop âgé pour le rôle de d'Artagnan
Reste que le grand écueil de cette version des Trois Mousquetaires est sans doute son interprète principal, François Civil, c’est un peu ballot. Non pas que le couple qu’il forme avec la très belle (et magnifiquement bien filmée) Lyna Khoudri (Constance Bonacieux) ne fonctionne pas. Au contraire. L’acteur fait son maximum pour jouer le fameux cadet, il impressionne même dans les scènes d’action… Mais rien n’y fait : il est trop vieux pour le rôle !
D’Artagnan est un « enfant » de 18 ans, impulsif et spontané, à la fois naïf et mur. Le film nous le répète d’ailleurs à longueur de scènes. Du haut de ses 33 ans, François Civil n’a rien de juvénile, surtout tout de cuir vêtu. Sexy certes, mais pas vraiment le personnage.
Au final, ces Mousquetaires manquent un peu de panache mais pas de fougue. Ce qui n’est déjà pas mal. Heureusement, il leur reste un film (Les Trois Mousquetaires : Milady, sortie prévue en décembre prochain) qui conclura l'histoire, pour corriger le tir.