John Wick : chapitre 4
Synopsis : pour arrêter de devoir tuer tout le monde, John Wick va encore devoir tuer tout le monde !
Si la première scène de ce quatrième opus des aventures de l’ex‑tueur à gage veuf, inconsolable depuis la mort de son chien et toujours de noir (et de kevlar) vêtu, pique la rétine pour cause de SFX bâclés, il va falloir s’accrocher pour les 2 heures 50 de film restant. Mais à la fin, c’est toujours Keanu Reeves qui gagne. Et haut la main !
Moteur, action !
Force est de constater qu’à presque 60 ans, Keanu Reeves est non seulement de plus en plus cool mais a surtout atteint une dextérité dans les scènes d’action qui mérite le respect. En cela, il est tout de même fortement aidé par son ami de plus de vingt ans Chad Stahelski (et ancienne doublure passée derrière la caméra), qui a bien compris que la saga Wick ne devait pas s’encombrer de vraisemblance. Ici, la réalisation se doit d’être au service de l’action. Point barre.
L’histoire du film tient donc sur une moitié de timbre‑poste rongée par des souris. Les personnages français ont plus d’accent anglais quand ils parlent (pour leur peu de dialogue) que Jane Birkin et JCVD réunis. Et John Wick a encore plus de vie qu’un félin dans l’imaginaire égyptien. Qu’à cela ne tienne, ce chapitre 4 des aventures de John Wick est une totale dinguerie d’action et de combats réunis. Une montée d’adrénaline sur‑vitaminée jusqu’à une baston finale paroxysmique qui se déroule sur les 222 marches de la rue Foyatier, à Montmartre. Une partie du film se déroule en effet dans notre belle capitale, cocorico ! Ou du moins, une vision fantasmée de celle‑ci.
Ce qui donne lieu à une géniale séquence sur le rond‑point de la place de l’Étoile, un peu gâchée tout de même par des SFX pas forcément à la hauteur. Cela joue probablement sur le charme qu’opère le film sur les spectateurs français, mais c’est du détail puisque l’histoire se déroule également au Japon, en Allemagne et en Jordanie. Un véritable tour du monde.
Mythe et légende
Il faudrait être bien insensible pour ne pas jubiler devant les moments de bravoure du film, nombreux et divers. Parfois mêmes auto‑référencées, ce qui fait toujours plaisir à la fan base. Chad Stahleski conçoit ses séquences d’action comme de véritables ballets et on peut dire qu’il s’est entouré de danseurs étoiles (Donnie Yen en tête !). Armes à feu, sabres, nunchaku, cadavres‑boucliers / projectiles, moyens de locomotion divers, tout est prétexte pour donner la mort ou provoquer la destruction. Nous sommes dans un jeu vidéo qui s’assume comme tel, mais qui malheureusement ne va pas vraiment plus loin. La mythologie des précédents opus est assez vite balayée ou juste utilisée pour combler des trous de scénario, c’est dommage. Winston (Ian McShane) et Bowery (Laurence Fishburne) en sont presque réduits à de vulgaires passe‑plats (ou passe‑flingues).
John Wick premier du nom avait su apporter un nouveau souffle aux films d’action de série B en imaginant un métaverse assez riche et imaginatif qui se nourrissait film après film. Ce n'est plus vraiment le cas. À l'instar de son héros, ce chapitre 4 est un peu en mode autodestruction même si, depuis sa sortie en salles, un opus 5 fut annoncé (ainsi qu'un Director's Cut de ce chapitre 4). Plus d’ambition n’aurait tout de même pas nui à l’ensemble.