Ambulance
Après un passage remarqué sur Netflix avec 6 Underground, Michael Bay (The Rock, Transformers) revient avec Ambulance, le remake du thriller danois éponyme et explosif qui date de 2005.
Tout commence avec deux frères qui s’apprêtent à commettre le plus grand braquage de banque de l’histoire de Los Angeles : 32 millions de dollars. Mais très vite, l’opération tourne au désastre et les frères n’ont d’autre choix que de détourner une ambulance avec, à son bord, un jeune flic gravement blessé et l’ambulancière Cam Thompson. Une poursuite infernale s’engage alors avec les forces de l’ordre, postées un peu partout dans la ville.
Les drones FPV font une entré fracassante au cinéma
La finesse et la nuance sont définitivement des qualificatifs qui ne correspondent pas au cinéma de Michael Bay, et ce n’est pas avec Ambulance que les choses vont s’arranger. On reconnaît même immédiatement la patte du réalisateur de Bad Boys qui place sa caméra au plus près de l’action dans des angles pas possibles, son rythme syncopé et ses plans stylés inondés de lumière. Et comme d'habitude, ça virevolte et ça explose dans tous les sens à un rythme d’enfer, avec une petite nouveauté ici : les plans filmés aux drones FPV (pilotés avec des casques immersifs) capables de dévaler la verticale d'un building en quelques secondes et de voler en rase‑mottes à travers la ville. Effet garanti mais aussi maux de tête assurés tant le montage qui en découle fait fi de toutes les conventions habituelles.
Eiza Gonzalez se démarque
Mais si les cascades sont elles aussi impressionnantes, les comédiens en totale roue libre en font des caisses, et ça se voit. Jake Gyllenhaal roule des yeux en hurlant, Yahya Abdul‑Mateen grimace sans arrêt… Sans parler des rebondissements totalement invraisemblables de l’intrigue ‑et ce jusqu'à la dernière seconde‑ dont semble totalement se moquer le réalisateur. Outre l’action et la démesure, le seul point positif du film au final, c’est Eiza Gonzalez, vue dans Baby Driver. En ambulancière chevronnée, elle parvient à faire exister son personnage sans jamais se laisser submerger par l’océan de testostérone qui l’entoure en permanence.
En résumé, si un jour Michael Bay passe autant de temps sur un scénario et la direction d’acteur qu’à régler sa lumière, son cadre et ses cascades, il sera capable de livrer un chef‑œuvre. En attendant, il continue de faire et refaire toujours et invariablement le même film d’action, certes efficace mais vide de sens et d’émotion.