par Cédric Melon
10 juin 2022 - 19h00

Ambulance

année
2022
Réalisateur
InterprètesJack Gyllenhaal, Yahya Abdul-Matteen, Eiza Gonzalez
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Après un passage remarqué sur Netflix avec 6 Underground, Michael Bay (The Rock, Transformers) revient avec Ambulance, le remake du thriller danois éponyme et explosif qui date de 2005.

 

Tout commence avec deux frères qui s’apprêtent à commettre le plus grand braquage de banque de l’histoire de Los Angeles : 32 millions de dollars. Mais très vite, l’opération tourne au désastre et les frères n’ont d’autre choix que de détourner une ambulance avec, à son bord, un jeune flic gravement blessé et l’ambulancière Cam Thompson. Une poursuite infernale s’engage alors avec les forces de l’ordre, postées un peu partout dans la ville.


Les drones FPV font une entré fracassante au cinéma

La finesse et la nuance sont définitivement des qualificatifs qui ne correspondent pas au cinéma de Michael Bay, et ce n’est pas avec Ambulance que les choses vont s’arranger. On reconnaît même immédiatement la patte du réalisateur de Bad Boys qui place sa caméra au plus près de l’action dans des angles pas possibles, son rythme syncopé et ses plans stylés inondés de lumière. Et comme d'habitude, ça virevolte et ça explose dans tous les sens à un rythme d’enfer, avec une petite nouveauté ici : les plans filmés aux drones FPV (pilotés avec des casques immersifs) capables de dévaler la verticale d'un building en quelques secondes et de voler en rase‑mottes à travers la ville. Effet garanti mais aussi maux de tête assurés tant le montage qui en découle fait fi de toutes les conventions habituelles. 

 

Eiza Gonzalez se démarque

Mais si les cascades sont elles aussi impressionnantes, les comédiens en totale roue libre en font des caisses, et ça se voit. Jake Gyllenhaal roule des yeux en hurlant, Yahya Abdul‑Mateen grimace sans arrêt… Sans parler des rebondissements totalement invraisemblables de l’intrigue ‑et ce jusqu'à la dernière seconde‑ dont semble totalement se moquer le réalisateur. Outre l’action et la démesure, le seul point positif du film au final, c’est Eiza Gonzalez, vue dans Baby Driver. En ambulancière chevronnée, elle parvient à faire exister son personnage sans jamais se laisser submerger par l’océan de testostérone qui l’entoure en permanence.

 

En résumé, si un jour Michael Bay passe autant de temps sur un scénario et la direction d’acteur qu’à régler sa lumière, son cadre et ses cascades, il sera capable de livrer un chef‑œuvre. En attendant, il continue de faire et refaire toujours et invariablement le même film d’action, certes efficace mais vide de sens et d’émotion.

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- de 12 ans
Prix : 29,99 €
disponibilité
27/07/2022
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1 UHD-99 + 1 BD-50, 136', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital+ 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Allemand Dolby Atmos
Allemand Dolby TrueHD 7.1
Polonais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, allemand, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois, polonais
10
10
image

Même si ça fait un peu mal aux yeux à force, le film est une bombe visuelle complètement décousue mais assez impressionnante. Au‑delà des performances techniques, des mouvements de caméra incroyables, des drones et du montage épileptique déjà visibles au cinéma, l'apport d'un Digital Intermediate 4K et du HDR Dolby Vision est indéniable avec en qualité numéro 1, la lumière. Et encore la lumière. Un shoot de lumière qui fait briller les chromes dans le garage au début du film, resplendir la moindre enseigne de magasin, ou encore éclaire de mille feux fluo les buildings la nuit. Une sorte de voyage dans une réalité parallèle qui ressemble à la nôtre mais en beaucoup mieux. Un peu comme si vous aviez la vue d'un aigle à chaque œil. 

 

Avec autant de lumière dans le cadre, les couleurs explosent littéralement (les rouges en particulier) et la précision est plus que jamais palpable. Sans oublier les noirs et les blancs, parfaitement tranchants. Une démo qui devrait tourner chez les revendeurs tout l'été, et même plus. Tout cela manque bien sûr de crédibilité et de naturel, mais ici, ce n'est clairement pas le sujet. 

8
10
son

On passe toute suite sur la VF assez catastrophique avec ses voix sans accents (dommage pour les gangs latinos au phrasé si typé) et sa dynamique moindre (Dolby Digital+ 7.1 oblige), pour nous concentrer sur la VO Dolby Atmos à l'image du film : brouillonne mais déchaînée.

 

Pleine de percussions sonores et trébuchantes, la BO scande les courses‑poursuites avec un certain savoir‑faire, tout comme les explosions en tous genres, propulsées par un mixage Dolby Atmos riche en effets qui ont pour résultat d'élargir la scène sonore. Une scène Surround très présente accompagne un festival de basses, de cris, de tirs, de chocs, de tôle froissée et d'hélicoptères tous azimuts. Du Michael Bay tout craché là aussi.

5
10
bonus
- Le chaos selon Michael Bay (6')
- Pied au plancher (10')
- Offensive aérienne (5')
- Making of (6')
- La capitale des courses-poursuites (4')
- L'hommage aux secouristes (7')

Michael Bay est dingue mais ça passe quand on s'entoure des meilleurs. Même si ça passe visiblement tout juste pour une personne de l'équipe lorsque l'ambulance fonce dans le tas (des voitures de flics). Quelques pas de côté in extremis qui lui sauvent sinon la vie, au moins la jambe.

 

Car tout est vrai dans ce film sans effets spéciaux. Eiza Gonzalez avoue même avoir eu la sensation de tourner un film intimiste à force de passer sa vie (trois mois) confinée dans une ambulance. 

 

Dans un autre module, on en apprend plus sur les drones FPV qui ont permis de tourner ces plans fous à la verticale des immeubles, et leurs pilotes chevronnés qui utilisent un casque immersif pour les diriger en temps réel entre les immeubles. Impressionnant.

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