Boîte noire
Un nouveau modèle d’avion s’écrase lors d’un vol Dubaï‑Paris. Mathieu Vasseur (Pierre Niney), technicien affûté du BEA (Bureau d’enquête et d’analyse), espère seconder son supérieur Victor Pollock (Olivier Rabourdin) dans l’enquête sur le crash. Mais, desservi par sa réputation d’alarmiste asocial, Vasseur est mis sur la touche. Grâce aux enregistrements de la boîte noire de l’avion crashé, les recherches pointent bientôt vers un attentat islamiste alors que le responsable d'enquête, Pollock, disparaît mystérieusement. Les enjeux politico‑industriels de l’affaire sont tels que le patron du BEA (André Dussollier) est contraint de nommer Vasseur comme remplaçant. Ce dernier part sur une nouvelle piste ‑beaucoup plus grave‑ qui non seulement suscite des doutes chez ses proches, mais aussi l’obsède. Peut‑être, jusqu’à la folie…
Mais quelle bonne surprise que ce Boîte noire, thriller captivant qui offre en prime un de ses meilleurs rôles au surdoué Pierre Niney ! Filmé à l’os par l’efficace Yann Gozlan (réalisateur de Burn out, Un homme idéal et scénariste d’une autre pépite La mécanique de l’ombre), extrêmement bien documenté sans jamais être indigeste, le film maintient de bout en bout un suspense palpitant.
Un thriller tout en fausses pistes
Il ne s’agit pas simplement ici de mettre à rude épreuve les nerfs des spectateurs, mais bien aussi de les mener dans l’esprit paranoïaque et les oreilles sensibles (fabuleuse bande sonore !) de l’acousticien obsessionnel campé par Pierre Niney. Sous les mannes d’un Hitchcock ou d’un Coppola période Conversation secrète, le long métrage excelle à multiplier les fausses pistes en jouant avec brio sur la double partition du thriller et du drame psychologique.
À ce sujet, on regrettera peut‑être que les personnages secondaires incarnés par André Dussollier ou Lou de Laâge manquent d’un petit surcroît d’épaisseur. Mais Yann Gozlan s’avère suffisamment habile metteur en scène pour parvenir à les faire exister même lors d’apparitions plus fugaces.
Boîte noire, perle sortie sans grande promotion en septembre dernier, s’est révélé l’une des bonnes surprises publiques de la rentrée. Presque 1,2 million de spectateurs ont tremblé aux côtés du pourtant peu sympathique Mathieu Vasseur. On espère que la parution 4K UHD de cet excellent thriller aux qualités techniques qui plus est indéniables, élargira cette audience. Et on a déjà hâte de déguster le prochain long de Yann Gozlan.