par François Coulaud
27 décembre 2021 - 13h09

The Suicide Squad

année
2021
Réalisateur
InterprètesIdris Elba, John Cena, Margot Robbie, Daniela Melchior, Joel Kinnaman, Viola Davis
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

La terrifiante Amanda Waller (Viola Davis) recrute en prison une bande de super‑vilains qu’elle expédie dans l’enfer de l’île tropicale de Corto Maltese (!). L’objectif du commando d’affreux commandés par Rick Flagg (Joel Kinnaman) et Bloodsport (Idris Elba) : détruire Starfish, un mystérieux projet ultra‑secret caché dans Jötunheim, une tour jadis construite par des exilés nazis.

 

Un cinglé très culotté

Après quelques minutes de The Suicide Squad, le spectateur acquiert deux certitudes. La première : le réalisateur James Gunn (Les gardiens de la galaxie et sa suite), comme une bonne part du public, a détesté le Suicide Squad commis en 2016 par David Ayer. La seconde, tout aussi évidente, est que James Gunn est un cinglé très culotté.


On s’explique : lors d’un prologue de 12 minutes ‑ahurissant de mauvais goût‑ James Gunn se paie la tête du premier film et de ses protagonistes dont certains reviennent du reste (capitaine Boomerang alias Jai Courtney). La charge est cruelle, vicieuse, gore… mais surtout hilarante.

 

Ce prologue, sans doute un poil trop long, n’est d’ailleurs pas qu’un joli bras d’honneur adressé à la sinistre troupe qui a caviardé le premier Suicide Squad. Il pose aussi le discours que James Gunn va tenir durant tout le long métrage : il va y avoir du sang, plein de sang, de la méchanceté et un atroce humour absurde. Le postulat est donc énoncé : The Suicide Squad façon James Gunn est une farce d’action ultra‑violente.


De très bons personnages féminins

Dans la suite des événements, menés à 200 à l’heure, prévoyez beaucoup d’activités. Des moments de bravoure à hurler de rire (l’affrontement contre Starfish, looké comme un monstre SF des années 50). De petites merveilles de méchanceté tels le « nettoyage » compétitif d’un camp rebelle par Bloodsport (Idris Elba) et Peacemaker (John Cena), ou la « romance » d’Harley Quinn (Margot Robbie). Mais aussi des éclats absurdes (hallucinations incestueuses d’Abner alias David Dasmalchian), voires de purs éclairs d’horreur (le laboratoire de Jötunheim). Ainsi qu’un des super‑vilains les plus drôles et grotesques de la galaxie (le requin bipède Nanaue vocalisé en VO par un Sylvester Stallone en super forme).


Au fil de cette jubilatoire pitrerie riche en pépites d’action, on dégustera les interprétations âcres d’Idris Elba et John Cena, marquées par un déluge de vannes non compatibles avec de chastes oreilles, ou celle, sourdement barrée, de David Dasmalchian. Mais on prisera surtout quelques très bons personnages féminins. Au premier rang desquels Harley Quinn non plus employée comme protagoniste sexy à peine provocante (Suicide Squad premier du nom) mais bien comme une anti‑héroïne fantasque, drôle, aussi efficace dans l’action qu’une fois pour toutes folle à lier. Ou encore, insolite étincelle de tendresse dans cet univers joyeusement méchant, la composition de la comédienne portugaise Daniela Melchior (Parque Mayer) qui campe la cruciale Ratcatcher 2, maîtresse des rats.


Du kitch et de l'unique

The Suicide Squad est si jusqu’au‑boutiste dans le kitch que le film semble une pièce unique très décalée dans le présentoir désormais plus homogène des autres productions DC (Wonderwoman, Man of Steel, Batman Begins...). Cette singularité, presque cette aberration, n’aurait jamais pu voir le jour sous le pavillon de l’écurie concurrente, Marvel. Rien que ce constat est un sujet de contentement et d’étonnement.


Ne manquez enfin pas l’ultime séquence post‑générique de The Suicide Squad. Elle vous indiquera comment l’un des (très vilains) protagonistes du film ‑dont on se gardera de donner le nom‑ pourra faire un comeback dans une série réalisée par le même James Gunn et prévue pour 2022 sur HBO Max.

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Prix : 34,99 €
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01/12/2021
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1 UHD-99 + 1 BD-50, 132', zone B
1.85
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10+
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Dolby Digital 5.1
Allemand Dolby Atmos
Allemand Dolby TrueHD 7.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, allemand pour sourds et malentendants, néerlandais, Tchèque, chinois, coréen
8
10
image

Henry Braham, le directeur photo du film (Les gardiens de la galaxie), opte pour des couleurs tranchées, légèrement desaturées dans la jungle, qui soulignent à dessein le ridicule de certains costumes des héros. Ça pète et ça flamboie ! Le film enchaîne d'ailleurs des séquences assez autonomes visuellement, et brillantes, à commencer par l'évasion de Harley Quinn qui se termine dans un grand vent de fleurs numériques très cartoonesques. Une filiation avec l'esprit comics d'origine et le dessin qui se retrouve à de nombreuses reprises dans le film. À noter également, l'excellente gestion des lumières artificielles et des explosions lors des nombreuses séquences nocturnes.

 

Il faut dire que ce master 4K HDR Dolby Vision a tout pour lui : de la force, des noirs et des couleurs denses, de la brillance, de la lisibilité, un relief de dingue et une précision à toute épreuve dans le feu de l'action. 

10
10
son

Les enceintes vont bien gronder avec une bande sonore Dolby Atmos particulièrement riche en explosions et impacts bien saignants. Dès le fameux prologue loufoque, ça envoie du lourd. Et ce n'est qu'un début ! Les effets de dome et de pluie de bruitages sont nombreux, enveloppants, très immersifs.

 

En revanche, pour profiter à plein du film, il n'y a pas à hésiter entre la VOST et la VF. On adore les multiples accents des personnages, totalement écrasés par la VF. Cette dernière, de très médiocre facture, sabote de surcroît avec constance les jeux de mots des dialogues et retranscrit de manière atroce les astuces visuelles situant l'action.

 

La musique de John Murphy (Kick‑Ass, 28 jours plus tard) enveloppe avec un gros surcroît d'ironie les péripéties pseudo‑militaires du film. Les amateurs de playlists composites se verront quant à eux ravir les oreilles par des chansons interprétées aussi bien par Johnny Cash, Céu, les Pixies, John Murphy que Louis Prima.

5
10
bonus
- Analyse d'une scène : l'évasion de Harley Quinn (7')
- Commentaires audio du réalisateur en VO non sous-titrée en français (uniquement en chinois)
- Scènes coupées version longue (17')
- Bêtisier (10')
- Donner vie à King Shark (6')
- Sacrée Squad (12')
- Du pur Gunn (8')
- Analyse de quatre scènes (25')
- Starro : un foutu Kaiju (6')
- Bande-annonce

Largement de quoi se faire plaisir pour continuer le plaisir et la folie Gunn. Dommage quand même que les commentaires audio ne soient pas accessibles aux non‑anglophones. 

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