Fast & Furious 9
Au mieux, F9 ressemble à un mauvais épisode de L'agence tous risques. Au pire, on tombe dans un trou, un vide sidéral d’une beauferie confondante. Avec un budget ‑hors marketing‑ de 200 millions de dollars, le neuvième opus de la saga Fast & Furous ne semblait pas avoir de quoi se payer un scénario.
L'ego de Diesel
Il faut dire qu’au fur et à mesure du succès grandissant de la saga, l’ego et les caprices de Vin Diesel ont gonflé en conséquence. Chaque nouvel épisode est ainsi obligé de tenir compte de sa susceptibilité grandissante. Tant et si bien qu'aujourd’hui à l’écran, il ne reste plus que ça. On ne voit plus que ça. Plus que lui. Son personnage n’est que le reflet boursouflé d’un pseudo‑chef de famille bas du front entouré de figures féminines caricaturales entièrement dévouées à mettre en valeur son auguste personne. Plus torve que jamais, il prend sans arrêt la pose avec son marcel immaculé, ses petits poings serrés et son œil hagard. Existe‑t‑il encore des spectateurs qui s'identifient à lui, tremblent pour lui ? Non, évidemment.
Le saut dans l’espace, un grand moment
Mais tout cela n'est rien à côté des tunnels de scènes d'action du film sans queue ni tête, brouillonnes, illisibles, qui ne seraient rien sans les images de synthèse. Même le volant des bolides a l’air faux. Il faut dire que les scénaristes ont mis le paquet pour qu’on n'y croit pas une seule seconde. Ici, tout est invraisemblable, des poursuites dans un champ de mines avec grand saut sur petit pont de bois (le clou ridicule de la séquence), aux cascades urbaines à grand renfort d’aimants géants, jusqu’à LA séquence qui nous achève : le saut dans l’espace en combinaisons… de plongée !
Vroom vroom entêtants
Vous l'aurez compris, rien n’arrête Vin Diesel dans ce nouvel opus où il affronte son frangin maléfique campé par un Dominic Sena qui ne relève pas malheureusement le niveau. Bardé de répliques d’une balourdise confondante et de vroom vroom entêtants, Diesel réinvente à sa façon l'Americana avec bénédicités et Corona devant un barbecue fumant. On passe, et vite.