Elysium
Trois ans après son premier film District 9, série B de SF et charge violente contre le communautarisme, le Sud‑Africain Neill Blomkamp revenait en 2013 avec Elysium, sorte de version « maousse » du film suscité. Sa nomination aux Oscars et l'intérêt soudain de Hollywood pour le petit protégé de Peter Jackson auraient‑ils eu raison de sa fraîcheur et de son regard acerbe sur la destinée des hommes ? Oui et non.
L'anti‑héros maigrelet d'autrefois a laissé la place à 90 kg de muscles et d'abdos en acier (Matt Damon), ouvrier à la chaîne sur une Terre en proie au chaos, à la pollution et au quotidien du crime. Un monde suffocant et violent où les huiles de la planète ont migré sur Elysium, une station orbitale incurvée offrant tout le conforme moderne : des manoirs prétentieux, des jardins taillés au cordeau et surtout des medbox capables de guérir instantanément son utilisateur, alors qu'en bas, la population souffre et se meure dans l'indifférence.
Une vision binaire riches vs pauvres qui ne permet jamais au film d'atteindre pleinement ses objectifs d'universalité. Mais Elysium et son univers cyber‑punk trop propret pouvait aussi se voir à l'époque de sa sortie en 2013 comme les prémices du blockbuster futuriste et écologique efficace. Le film posait déjà la question d'une société entièrement régie par la dématérialisation de ses données. À méditer.