par Cédric Melon
25 janvier 2021 - 18h26

Enragé

VO
Unhinged
année
2020
Réalisateur
InterprètesRussell Crowe, Caren Pistorius, Gabriel Bateman, Anne Leighton
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Petite série B rétro, nerveuse et ultra‑violente, Enragé donne l’impression d’avoir été écrit dans les années 90 par un scénariste jaloux qui venait de découvrir Hitcher (Robert Harmon, 1986) juste après avoir vu Chute libre (Joel Schumacher, 1993). Le scénariste en question, Carl Ellsworth, a d'ailleurs déjà confirmé sa prédisposition à faire du neuf avec du vieux puisqu'il a écrit les remakes de La dernière maison sur la gauche et de L'aube rouge.


Tout commence quand un fou furieux massacre sa femme et son amant avant de mettre le feu à la baraque et de remonter dans sa voiture. Quelques minutes plus tard, il croise la route de Rachel, coincée avec son fils dans les embouteillages sur la route de l'école. Un simple coup de klaxon trop appuyé va déclencher une folie meurtrière dont les proches de Rachel seront les premières victimes.


Si le scénario tient sur une feuille de papier à cigarettes ‑tant mieux pour la déforestation amazonienne‑ le comédien Russel Crowe donne au film un tournant véritablement flippant. Le visage boursouflé par la rage, les yeux teintés d’une folie malfaisante, les bajoues saillantes, le ventre gargantuesque, tel un ogre, il menace et broie tout sur son passage et ne fait pas semblant (âme sensible, s'abstenir). Même quand il n’est pas à l’écran, il fait peur. C’est dire.

 

Une prestation dans l'outrance mais toujours maîtrisée et surtout jamais ridicule qui aurait mérité d'être nourrie par un personnage encore plus approfondi. Il manque aussi à Enragé une mise en scène de la même trempe pour véritablement s'élever de sa condition d'honnête série B. À défaut de jouer dans un film grandiose, le comédien est suffisamment bon pour hisser ce petit film de genre anecdotique au rang de thriller cathartique. Il confirme aussi qu’en dépit de sa filmographie qui a tendance à qualitativement décliner, il se donne à fond dans ce qu’il fait et qu’il en a encore sous le capot. Ce serait bien qu’Hollywood s’en souvienne et lui donne plus souvent l’occasion de tourner des films ambitieux.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
Unhinged
- de 16 ans
Prix : 19,99 €
disponibilité
19/12/2020
image
BD-50, 90', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
8
10
image

Un film vu à travers des habitacles aurait pu aboutir à une overdose de gros plans hermétiques. Il n'en est rien. La variété des valeurs de plan, des axes de caméras et des personnages permet de varier les plaisirs. Au final, l'image est même remarquable de densité et de brillance. Extrêmement ciselée. Les contrastes sont bien sûr marqués pour coller à l'ambiance, mais la brillance et le relief n'ont pas été oubliés. Splendide dans le genre et sans effets spéciaux ou presque. Des voitures qui s'entrechoquent à l'ancienne.

7
10
son

Une VO forte et claire chargée en basses pour tétaniser un peu plus le spectateur. Il fallait s'y attendre et c'est plutôt bien fait. Les tôles s'entrechoquent, les impacts résonnent de longues secondes après, les coups pleuvent et on se régale. Rien d'extraordinaire au fond mais efficace. La VF a tendance à placer les voix trop en avant et change complètement la personnalité du fils de Rachel. Le doublage français de Russell Crowe est en revanche plutôt convaincant.

5
10
bonus
- Enragé : cet aspect de la rage (27')
- Bande-annonce

Russell Crowe, toujours à la recherche de nouveauté, replace ce film dans le contexte de ses précédents rôles et évoque son personnage peu amène. Il fait le lien avec deux films de Steven Spielberg : Duel et Les dents de la mer. La productrice revient quant à elle sur des détails intéressants comme le choix de la chemise du personnage de Russell Crowe, ici bleue pâle et classique pour ne pas attirer trop l'œil et s'harmoniser avec les yeux du comédien. Des prises de vues depuis les coulisses en montrent plus sur les rapports entre les comédiens sur le tournage. On découvre un peu plus la jeune Caren Pistorius, qui a été choisie par Russell Crowe lui‑même parmi cinq finalistes. Un module nécessaire pour appréhender un film ultra‑violent et déroutant.

en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !