Crash
Quatorzième film de David Cronenberg, Crash boucle en 1996 un cycle entamé vingt ans plus tôt avec Rage et Frissons. Le réalisateur de La mouche adapte ici le roman éponyme de J.G. Ballard et livre un film froid, théorique et désespéré sur une humanité devenue frigide, que seuls les accidents parviennent à réveiller.
Tout commence par un terrible accident de voiture. Au cours de sa convalescence, James Ballard (James Spader) développe peu à peu une obsession pour les chairs mutilées et scarifiées. Avec sa femme (Deborah Unger), ils se lient d’amitié avec un photographe underground (formidable Elias Koteas) dont la passion consiste à photographier les accidentés de la route. Sensible à ce mélange d’érotisme, de corps cassés et de tôles froissées, Ballard emprunte alors une pente suicidaire et tente des expériences de plus en plus extrêmes.
Cronenberg porte ses thèmes de prédilection à leur zénith (mélange du réel et du simulacre, adaptation du corps à la technologie, greffe étrange entre l’Homme et la machine) et signe sans doute son chef‑d’œuvre, un sommet du masochisme au cinéma.