Waterworld
Réalisé par Kevin Reynolds en 1995 juste après Rapa Nui, la fresque mal‑aimée de Kevin Costner restera certainement l’un des plus grands naufrages du cinéma avec, dans un tout autre registre et sans comparaison aucune, Les portes du Paradis du très grand Michael Cimino, réhabilité depuis et à juste titre.
Encore rares à l'époque, les prises de vues nautiques transforment le tournage de Waterworld en véritable cauchemar. Le budget initial du film de 100 millions de dollars, une somme colossale en 1995, double quasiment et le harcèlement des producteurs viendra à bout du réalisateur, obligeant Kevin Costner à assurer lui‑même le parachèvement du montage.
L'action du film se situe en 2500, alors qu'une catastrophe écologique a submergé l’ensemble des continents et que les rescapés survivent sur des atolls artificiels hantés par des pirates. Seule lueur d'espoir, une légende selon laquelle une ultime terre ferme subsisterait. Celle‑ci devrait être découverte par un mutant mi‑homme, mi‑poisson. L’étrange Mariner (Kevin Costner), qui erre sur un trimaran bricolé, pourrait‑il être l’explorateur promis par la prophétie ?
Malgré un scénario boursouflé et des scènes d’action grand‑guignolesques, il ressort de cette version plus longue de 41 minutes une impression étrange, à la fois vaine et intrigante. Mèche blonde, peau bronzée et costume de pirate en lamelles, Kevin Costner parvient à séduire dans ces décors de carton‑pâte (encore plus visibles aujourd'hui en 4K UHD) et à justifier à lui seul une revoyure bienveillante. De là à faire oublier le monumental échec commercial, certainement pas.