par Jean-Baptiste Thoret
23 octobre 2020 - 13h06

Spartacus

VO
60e anniversaire
année
1961
Réalisateur
InterprètesKirk Douglas, Laurence Olivier, Jean Simmons, Charles Laughton
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

Pour son cinquième film, Stanley Kubrick plonge dans l’univers du péplum et retrouve Kirk Douglas avec lequel il avait tourné Les sentiers de la gloire. C’est d’ailleurs lui qui proposa aux pontes d’Universal de faire appel à Kubrick afin de remplacer Anthony Mann, contraint d’abandonner le tournage pour des raisons de santé. Coécrit par Dalton Trumbo, célèbre blacklisté d’Hollywood et réalisateur de Johnny Got his Gun, le film se concentre sur Spartacus, un ancien esclave à l’origine d’une révolte contre les autorités romaines.

 

Doté d’une mise en scène rigoureuse, le film contient en filigrane la plupart des thèmes kubrickiens (de la manipulation des hommes à la lutte contre un système autoritaire), bien qu’il n’ait eu sur le script qu’un contrôle limité. Un chef‑d’œuvre classique réalisé peu de temps avant la chute des studios, proposé ici en version restaurée 4K totalement bluffante.

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4k
cover
60e anniversaire
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
30/09/2020
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 196', toutes zones
2.20
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS:X
Anglais DTS-HD Master Audio 7.1
Tchèque DTS 5.1
Russe DTS 2.0
Polonais DTS 2.0
Thaï DTS 2.0
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, tchèque, danois, suédois, néerlandais, finnois, norvégien, russe, polonais, thaï, coréen, chinois, hindi
10
10
image

Dès le générique de Saul Bass, on se dit que ça sent bon et la suite le confirme haut la main. Les faiblesses dans les scènes sombres, les poussières et les saletés ont disparu depuis la restauration de 2015. Grâce à ce master 4K, la palette de couleurs est fabuleuse, le ciel bleu explose littéralement (les couchers de soleils rougoyants aussi), les paysages affichent une fraîcheur inédite et les personnages sont détourés comme jamais : nez, épaules, cheveux… les contours sont cette fois nets et francs.

 

Un plaisir de tous les instants (le Blu-Ray n'atteint pas ce niveau de qualité et de stabilité), même en basse lumière où les blancs (les tenues, le superbe cheval) ne font absolument pas leur âge grâce au HDR Dolby Vision, pour un résultat équilibré, précis et défini. Au bout du compte, une grande lisibilité et des couleurs qui claquent pour une image encore plus large (les fonds sont débouchés) et grandiose. Une restauration 4K impressionnante (qui date de 2015) pour sans doute la version ultime du film, qui dévoile là toute son oppulence.

8
10
son

Pas de doute, la restitution se montre bien plus convaincante en VO DTS:X avec toutefois des voix qui trahissent encore leur époque (sur les films récents, elles bénéficient de plus de chaleur et de naturel). En tout cas, le mixeur sonore John Blum a bien travaillé pour un rendu clair, presque épuré, donc encore plus frappant. Les différentes gênes sonores ont été gommées, ne reste que le meilleur de la bande‑son de l'époque, à savoir la force brute et le souci du détail de cette stéréo six pistes 70 mm d'origine (cinq canaux devant et un canal Sourround monophonique).

 

Précision tout de même, le spectacle sonore par cette piste DTS:X est quasiment identique à celui du DTS‑HD Master Audio 7.1 disponible sur le Blu‑Ray de 2015. L'effet bulle sonore avec les effets hauteur n'est pas présent. La VF DTS 5.1 se défend pour sa part bien mais apparaît un poil plus fermée avec une dynamique moindre. Logique.

7
10
bonus
- Je suis Spartacus, entretien avec Kirk Douglas (10')
- Restauration du film (9')
- Interview de Peter Ustinov (3')
- Interview de Jean Simmons (4')
- Scènes coupées (1')
- Coulisses (5')
- Actualités d'époque
- Bande-annonce
- Blu-Ray du film

Certains bonus étaient déjà connus, mais les incontournables de cette édition sont des créations récentes. Dans son entretien très touchant, Kirk Douglas (il est décédé en février 2020) revient sur ce tournage difficile, la réaction des équipes lors de l'arrivée de Kubrick sur le film, leurs discussions très animées (notamment au sujet de la scène du « Je suis Spartacus » que Kubrick voulait absolument éliminer du montage), ou encore la fameuse chasse aux sorcières qui sévissait à l'époque à Hollywood et qui valut à Dalton Trumbo 11 mois de prison pour avoir protesté. Si les difficultés d'élocution du comédien sont réelles, sa mémoire est intacte. Il termine sur un malicieux : « À force de parler de Spartacus, j'ai envie de le revoir, je pense que je vais le revoir cette semaine ». 

 

Le module sur la restauration du film détaille le processus pour ramener les négatifs originaux à la vie via un nouveau scan 6K converti en 4K pour tout le travail de restauration. Les responsables Universal précisent que le film fut tourné en 35 mm Technirama (image exposée horizontalement sur la pellicule pour deux fois plus de largueur) et qu'il ne restait pas âme qui vive alors dans les locaux qui ne bossait pas sur ce projet pharaonique. Quant au mixeur sonore John Blum, il ajoute que rares sont les films à avoir été tournés eau format stéréo six pistes 70 mm (cinq canaux devant et un canal Sourround monophonique) et que son rôle fut comme d'enlever la patine d'un tableau sans toucher aux couleurs d'origine. Mission réussie.

 

Enfin, pour la pause sourire, voyez plutôt Peter Ustinov s'entraîner à manier la demi‑épée en bois en costard (de ravissants sweats plus confortables flanqués du titre du film étaient pourtant disponibles pour l'équipe).

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