Invisible Man
En couple avec un génie scientifique violent et tyrannique, Cecilia Kasse (Elizabeth Moss) décide de prendre la fuite, d'abord chez sa sœur, puis chez un ami d’enfance et sa fille adolescente. Mais lorsque son mari se suicide, lui laissant une part importante de sa fortune, Cecilia commence à ressentir une étrange présence. Elle finit par croire qu’elle est traquée par un homme que nul ne peut voir.
Le réalisateur Leigh Whannell (co‑créateur de la saga Insidious) twiste le mythe de l’homme invisible pour lui donner l'expression de la prédation sexuelle masculine et de la violence faite aux femmes. Face à ce pervers narcissique toxique, une femme aux aguets typique de la vague post‑#metoo qui jettera bientôt aux orties son statut de victime pour entamer une lutte quasi imposssible et inégale.
Petite pépite ultra‑anxiogène pour certains avec rebondissements en pagaille qui enferment toujours plus son héroïne dans un cercle infernal, le film de Leigh Whannell ne peut toutefois pas cacher son modèle (Les nuits avec mon ennemi de Joseph Ruben, 1990), ni faire oublier Hollow Man de Paul Verhoeven, 2000. Au final, un thriller qui sort du lot dans le néant du genre du moment, mais qui use aussi de ficelles énormes et d'un surlignage massif peu crédible (qui peut croire que le très barraqué ami d'enfance de Cecilia ne fasse pas le poids face à un tel gringalet, même ultra‑violent)? Et puis il y a Elizabeth Moss qui, et c’est assez surprenant pour être souligné, en fait des caisses. Dans pratiquement toutes les scènes, elle surjoue, son personnage agace. Au final, une petite montée d'adrénaline dont la fin pourra faire débat.