De Gaulle
Mai 1940. Tandis que l'armée française, fragilisée, voit l'offensive allemande gagner du terrain, Charles De Gaulle (Lambert Wilson), fraîchement nommé général, décide de rejoindre Londres afin de solliciter le soutien militaire de l'allié britannique. Restée en France, son épouse Yvonne (Isabelle Carré) et leurs trois enfants prennent, à l'instar de millions de Français, le chemin de l'Exode.
Biopic élaboré comme un arc tendu vers l'appel du 18 juin 1940, De Gaulle de Gabriel Le Bomin (Nos patriotes, 2017) pose la problématique de la représentation d'une figure historique à l'épreuve de la fiction. Impossible, bien sûr, de concentrer un parcours si dense en un temps limité, Le Bomin relate les dilemmes et les moments de doute qui précèdent la voie (voix) héroïque. Face à un pays dévasté, l'homme de terrain assiste à la faillite du gouvernement Reynaud, inexorablement paré pour le compromis fatidique annoncé par Pétain.
Tiraillé entre l'amour de la patrie et des siens, c'est un homme qui doute plutôt qu'un combattant téméraire que le réalisateur choisit de filmer. La démarche assurée, Lambert Wilson force le mimétisme avec ses prothèses au visage, même filmé à hauteur d'homme. Le père préoccupé par sa fillette trisomique et le patriote en pleine confusion n'échappent pas au symbole historique. Comme si sa gigantesque empreinte ne devait laisser qu'une poignée de moments de bravoure et d'humanité à la fiction.