par Cédric Melon
22 juillet 2020 - 14h50

The Gentlemen

année
2020
Réalisateur
InterprètesMatthew McConaughey, Charlie Hunnam, Henry Golding, Colin Farrell, Hugh Grant, Eddie Marsan
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Avec ses personnages déjantés, ses dialogues outranciers, sa réalisation sophistiquée et son montage survolté, Guy Richie (Sherlock Holmes) réussit un film roublard et jouissif comme avaient pu l’être ses précédents Snatch et Arnaques, crimes et botanique. En sous‑texte, une critique à peine voilée du mode de financement de certains films de cinéma…

 

Dans le costume délirant d'un Tarantino anglais sous acides, Richie fait fuser le sang et les répliques cinglantes au milieu d'une cohorte de stars : Matthew McConaughey, Charlie Hunnam, Hugh Grant, Colin Farrell (totalement à contre‑emploi, il est sublime) ou Michelle Dockery (Downton Abbey). Et chacune de leur scène est un pur régal.

 

L’influence de Tarantino est d’autant plus assumée que, dès le départ, un narrateur (génial Hugh Grant) raconte les pages d’un scénario qu’il tente de vendre à Miramax, ex‑boîte de production du réalisateur de Kill Bill… Son histoire (vraie, romancée ?), c’est celle d’une guerre fratricide à laquelle se livre une bande de gangsters londoniens tous plus cinglés les uns que les autres et qui vont s’étriper sans vergogne pour totalement contrôler le marcher du cannabis.

 

Avec un sens du rythme assez fabuleux et une science aiguisée du montage, Guy Ritchie compose ses scènes tel un organiste à la recherche de la partition parfaite. L'esthétisation à outrance du film (costumes et décors so british, tout est sublime !) tranche radicalement avec le langage de charretier de ces gangsters plus chics que James Bond. Quel plaisir de voir enfin un film récent avec autant de personnalité, pas forcément taillé pour plaire au plus grand nombre et destiné, on en est sûr, à pendre une belle patine au fil du temps. Enfin une bonne nouvelle pour le cinéma.

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- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
10/06/2020
image
BD-50, 113', toutes zones
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français Audiodescription
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
10
10
image

Une image tout simplement splendide qui nous fait amèrement regretter l'absence de version 4K Ultra HD (quelle frilosité de la part de M6 Vidéo !). La palette colorimétrique est si riche et si explosive qu'elle aurait marqué à jamais la rétine en ultra haute définition… Le tout sublimé par des contrastes savoureux et un niveau de noir considérable, véritable marque de fabrique de Guy Ritchie.

 

Le master n'en oublie pas pour autant toutes les nuances et le détails des matières que l'on pourrait presque toucher du doigt. Que dire enfin de la beauté des portraits façon tabeaux de grands maîtres, présentant eux aussi un niveau de détail très élevé malgré leur fond souvent sombre ? De la « presque 3D » tant le relief explose à l'écran ! Exemplaire.

10
10
son

La manière très inventive dont le son est utilisé dans le film donne le tournis en 5.1. Que ce soit la musique, certains détails sonores en raccord avec une image ou une scène bien précise, ou tout simplement les voix, toutes les lignes bougent en permanence selon le sens ou le tournant humoristique recherché par le réalisateur.

 

À ce titre, la répartition et l’utilisation de ces éléments sonores ne sont jamais les mêmes. Une mise en scène des effets sonores qui, là encore, nous fait franchement bondir devant l'absence de piste Dolby Atmos. En résumé, que ce soit pour choquer, adoucir ou même faire rire, chaque détail sonore a son rôle à jouer. Une claque qui fait même l'effet d'un tsunami lors de certains passages virils voire violents. Évidemment, la VF et ses voix si différentes des originales peinent à convaincre.

2
10
bonus
- Coulisses du film (6')
- L’humour Gentlemenesque (3')
- Lexique du cannabis (1')

En dehors de quelques interviews fugaces sans grand intérêt et de rares images du tournage sympathiques, rien de sérieux à se mettre sous la rétine. C’est d’autant plus dommage qu’en voyant le film, on se demande vraiment où Guy Ritchie est allé chercher tout ça. Malheureusement, aucun des bonus n’apporte le moindre début de réponse.

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