Hors normes
Figures emblématiques du monde associatif qui s’occupent d'autistes et de jeunes issus des quartiers difficiles, Bruno (Vincent Cassel) et Malik (Reda Kateb) se battent depuis vingt ans pour faire vivre, ensemble, leurs deux associations respectives.
Plus le temps passe, plus les films du duo Toledano et Nakache (Le sens de la fête, Samba, Intouchables) deviennent de véritables propositions de cinéma, et Hors normes en est une nouvelle démonstration. Que ce soit le scénario, les dialogues, la musique, la direction d’acteur (on a rarement vu Vincent Cassel aussi bon), le cadre et le montage, rien n’a été laissé au hasard, évitant au passage tout glissement possible vers un pathos qui aurait pu aller de concert avec un sujet si sensible.
Là où tant de films français semblent avoir démissionné de la moindre ambition artistique et cinématographique, Hors normes tient sa promesse de bout en bout, à la fois drôle mais sans chercher la blague à tout prix, bouleversant (on en apprend beaucoup sur le monde peu connu des associations et des autistes), jamais racoleur ni larmoyant.
Dès le départ, les enjeux dramatiques sont posés, développés et à la fin résolus. C’est simple, c’est beau, c’est fort. Ça a l’air facile comme ça, mais pas du tout, pour arriver à ce niveau de maîtrise, il en faut du travail et de l’abnégation. Il n'y avait guère que Jacques Audiard dans le paysage cinématographique français actuel capable d’une telle performance cinématographique. Maintenant, il y a Toledano et Nakache. Pourvu que ça dure.