Ça : chapitre 2
Vingt‑sept ans après les terribles événements de Ça, un nouveau meurtre est commis par le Clown Grippe‑Sou à Derry, dans le Maine. Les adolescents qui l’avaient combattu sont devenus adultes et vont être obligés de revenir dans la bourgade pour tenter une nouvelle fois de contenir la menace maléfique.
Tourner coûte que coûte la suite d'un succès surprise, tel semble être la tendance de fond à Hollywood depuis un moment. Le carton au box‑office Ça ne déroge pas à la règle, même si le réalisateur s'en défend, préférant se focaliser sur les 700‑800 pages restantes sur les 1 200 qu'en compte le roman. Mal lui en a pris, hormis la scène d’ouverture très réussie et les décors soignés (les enseignes lumineuses de la fête foraine composent un 4K éblouissant), Ça : chapitre 2 oublie complètement de faire peur, transformant le « Club des Ratés » de Derry en « Club des Cinq » pour adultes perfusé à Strangers Things.
Même pas sauvé par son casting trois étoiles, Andy Muschietti, excellent technicien au demeurant, semble en panne constante d'idées, tant dans sa mise en scène que dans ses dialogues, récités par des personnages sans âme. Au bout du compte, la seule chose qui fait peur, ce sont les trois heures de ce film d’horreur familial expurgé de tout son sous‑texte (exit les scènes de sexe du roman de Stephen King ou son atmosphère malsaine). Quant à ce pauvre Grippe‑Sou, ses multiples déclinaisons font plutôt rire, à commencer par la version araignée retranchée au fond de la grotte. Mais que sont venus faire James McAvoy et Jessica Chastain ‑grande amie du réalisateur et sa femme‑ dans cette galère ?