Avengers : Endgame
Un peu moins d’un mois après que le titan Thanos a éradiqué la moitié des habitants de l’univers grâce aux pierres d’infinité (voir Avengers : Infinity War), les héros survivants gardent malgré tout espoir. Ils envisagent de remettre la main sur Thanos et, grâce aux fameuses pierres, annuler l’extermination initiée par le titan. Hélas, une fois Thanos retrouvé, ils découvrent que le titan a détruit les pierres d’infinité : l’anéantissement de la moitié de l’univers est désormais irréversible. Plusieurs années de deuil et d’amertume, particulièrement pour Thor, s’ensuivent. Mais Scott Lang alias Ant‑Man parvient à échapper à la dimension subatomique dans laquelle il était piégé. Mieux : Lang a aussi découvert que dans cette dimension spécifique, le temps s’écoulait de manière différente. Avec les compétences scientifiques pointues de Tony Stark aka Iron Man, Lang estime que les héros pourraient créer une machine à remonter le temps. Et ainsi récupérer avant Thanos les pierres d’infinité pour prévenir l’hécatombe avant qu’elle ait lieu.
Colossal succès au box‑office (2,7 milliards de dollars dans le monde !), cet épilogue de la première époque des Avengers nous laisse entre deux eaux. Car contrairement à Avengers : Infinity War, dominé par la figure forte du méchant Thanos et marqué par une série de puissantes scènes d’action, Endgame prend son temps. Beaucoup de temps pour déployer un prologue puis une intrigue générale qui auraient gagné à être resserrés.
Si Avengers : Endgame emploie comme de simples utilités certains héros, particulièrement Hulk et Thor, ce sont surtout les péripéties sur le voyage dans le temps qui manquent cruellement d’ingéniosité. Au point de sembler surtout conçues pour flatter les fans en leur offrant un ultime tour de piste dans des scènes ou lieux bien connus de la saga.
Endgame présente en fait un défaut majeur pour un divertissement : il n’y a aucune scène vraiment forte à se mettre sous la dent avant l’empoignade finale, située deux heures après le début du film. Cette bataille qui clôt la saga, si elle convoque la quasi‑totalité de la mythologie Marvel et ne manque donc pas d’ampleur visuelle, rappelle malgré tout l’assaut du Wakanda dans Avenger : Infinity War. Et s’achève ‑au sens propre‑ par un tour de passe‑passe franchement tiré par les cheveux.
Heureusement, ce tempo nonchalant et ce round final marquant quoiqu'un peu réchauffé sont pardonnés grâce à ce qui suit. En l’occurrence d’émouvants adieux définitifs à deux héros emblématiques de la saga. Ces scènes‑là offrent tout ce qu’on aurait aimé voir auparavant dans le film : des émotions puissantes, de bons dialogues entre les héros et même l’utilisation enfin astucieuse du voyage dans le temps.
Protéiné en vannes et en fan service, conclu avec beaucoup d’émotions, mais affligé d’un manque flagrant de temps forts, Avengers : Endgame laisse vraiment entre deux eaux. Suffisamment pour donner envie de voir les péripéties futures de la saga Avengers, mais insuffisamment pour faire oublier les grandes espérances suscitées par Infinity War.