John Wick Parabellum
Il est le loin le temps où John Wick, tueur à gage surdoué, reprenait du service pour venger la mort de son chiot et se coltinait quelques durs à cuire façon néo‑noir (voir John Wick). Cinq ans et deux films plus tard (voir John Wick 2), Keanu Reeve et le réalisateur Chad Stahelski sont toujours aux commandes mais ont décidé d'emmener la saga sur un terrain quasi expérimental, aussi bien numériquement qu'esthétiquement.
Dans ce troisième opus, les victimes sont comme les feuilles, elles se ramassent à la pelle, mais aussi à la machette et sous les crocs de chiens enragés. Dans ce Parabellum, le récit n'est plus qu'un alibi qu'il s'agit de réduire à son expression la plus fonctionnelle (une prime sur la tête de John Wick, lequel tente d'entrer en contact avec le manitou de la Grande Table afin d'annuler le contrat) et offrir à Keanu assez de chair à baston pendant 2h10.
Seules les séquences d'action, souvent inventives, délirantes et innombrables, intéressent Stahelski, au point d'en faire son unique et brillant programme. En plein cœur de la machine hollywoodienne, Buster Keaton a rendez‑vous avec Blade Runner sous l'œil avisé de John Woo (l'influence asiatique du film ne fait pas de doute, voir bonus) et du jeu vidéo. Une merveille pour les amateurs de films d'action qui relève le niveau médiocre de la production hollywoodienne et zéro de Fast & Furious 9.