Blanche comme neige
Depuis la mort de son père, Claire (Lou de Laâge) et sa belle‑mère Maud (Isabelle Huppert) gèrent l’hôtel que celui‑ci leur a laissé en héritage. Terrifiée à l’idée que son nouveau compagnon la quitte pour sa belle‑fille, Maud planifie son meurtre dans une forêt reculée du Vercors…
Outre l’antagonisme initial, jeunesse versus vieillesse, qui pousse la marâtre angoissée à anéantir son irrésistible rivale (la fameuse scène du miroir partagée avec le reflet juvénile de Claire est éloquente), cette lecture moderne du conte des frères Grimm explore la face cachée d’une Blanche‑Neige plutôt portée sur la chose.
Sauvée in extremis par un chasseur (Damien Bonnard), la belle séduira ou sera courtisée par sept hommes au profil atypique, de la paire de jumeaux introvertis au musicien hypocondriaque (Vincent Macaigne maîtrise comme personne le ton décalé). Bref, un véritable choc hormonal qui marque l’éveil sensuel de la jeune fille en fleur (à la fois objet et sujet de désir), quand sa belle‑mère, bien décidée à l’éradiquer, fricote avec la pulsion de mort.
Sur la piste balisée de la psychanalyse, s’immiscent quelques trouées oniriques (la forêt et son aura mystérieuse, le musicien jouant du violon sur les quais), ainsi que des situations désopilantes comme l’épisode de la pomme empoisonnée qui laissera un écureuil raide mort.