par Carole Lépinay
26 août 2019 - 17h32

Alita : Battle Angel

année
2019
Réalisateur
InterprètesRosa Salazar, Christophe Waltz, Jennifer Connelly, Mahershala Ali, Keean Johnson, Ed Skrein
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Les civilisations qui ont survécu à « l'effondrement » se sont réunies à Iron City, mégapole tentaculaire au‑dessus de laquelle flotte Zalem, une ville opulente exclusivement réservée à l’élite. Tandis qu’Iron City lui sert de décharge, le docteur Dyson Ido (Christoph Waltz) y fait une découverte exceptionnelle : un cyborg désactivé et démembré à qui il ne tardera pas à redonner vie.


C’est à Robert Rodriguez (Sin City, Machete) que James Cameron (au scénario) a confié son ambitieux projet amorcé en 2003. Adapté du manga culte de Yukiko Kishiro, Alita : Battle Angel (Gunnm à l’origine) propose une réflexion autour de l’identité androïde et de la frontière ténue entre l’Homme et les cyborgs qu’il pense (à tort) contrôler.

 

Récupérée dans une benne qui s’étend à perte de vue (c’est dire la vision dystopique d’un monde appauvri et enlaidi par les puissants de l’inaccessible Zalem), Alita a la chance de retrouver une seconde vie grâce aux soins et à la bienveillance du docteur Ido. Amnésique, son corps lui rappelle pourtant une endurance à toute épreuve et une virtuosité au combat, qui trouvent leur origine dans son passé de guerrière.

 

Jalonné de séquences d’affrontements remarquablement chorégraphiées, le film a bénéficié d’une réalisation à l’ancienne en amont, les décors ont été montés dans les studios du réalisateur à Austin puis retravaillés par les équipes des effets spéciaux sur ordinateur : « Ce qui implique tout de même un temps très long après le tournage, confie Rodriguez, j’ai passé deux ans au montage à regarder les mêmes séquences à l’infini pour choisir les bonnes ». Coutumier des budgets serrés et des réalisations express, le réalisateur a brillamment su s’adapter à ce blockbuster poétique de 200 millions de dollars.

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4k
cover
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
24/07/2019
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 121', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10+
16/9
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
Anglais Audiodescription
Allemand DTS 5.1
Italien DTS 5.1
Russe DTS 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Hongrois Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
Hindi Dolby Digital 5.1
Thaï Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, espagnol, danois, néerlandais, finnois, allemand, italien, norvégien, russe, suédois, tchèque, grec, hongrois, polonais, roumain
10
10
image

Entre RollerballTron et Blade Runner (excusez du peu), Alita mixe à merveille les prises de vues 3D et réelles pour un rendu dystopique à la fois naturel et impressionnant. Une ambiance cyberpunk qui ne donne pas dans le tout‑numérique baveux et qui a su garder suffisamment de détails, de texture, de reflets et même de « défauts » pour offrir une sensation de futur réaliste, aussi malsain et tordu soit‑il.

 

La 4K et le HDR Dolby Vision apportent un relief vraiment intéressant avec des couches de couleurs supplémentaires et des jeux de lumières et de matières bien plus précis et élaborés qu'en Blu‑Ray (il s'agit pourtant d'un Digital Intermediate 2K). Tous les décors gagnent en précision, en réalisme, et malgré l'effet loupe, les différentes techniques de prises de vues se mélangent à merveille. Mais le minois d'Alita et ses grands yeux sont peut‑être les plus impressionnants, tout comme la célérité et la clarté de ses mouvements, aussi gracieux que tranchants. Le HDR Dolby Vision apporte clairement un rendu incomparable par rapport aux autres formats, au point de vous dissuader totalement de découvrir ce film en DVD, voire en Blu‑Ray… Et si vous êtes équipé HDR10+, le résultat est quasi identique hormis quelques teintes qui diffèrent (notamment la carnation) et une gestion de la lumière un poil plus brillante.

 

Une chose est sûre, les couleurs se montrent tantôt vives, tantôt très naturelles avec une dominante oranger qui tranche radicalement avec les films du genre, habituellement plutôt tournés vers les teintes métalliques/bleutées. Une originalité qui donne littéralement de la « chair » à l'ensemble. Dans ces conditions, difficile de reprocher quoique ce soit à cette image d'un nouveau genre.

10
10
son

Ne comptez pas faire la sieste sur la bande‑son d'Alita. Doté d'une activité Surround constante, le film de Rodriguez, qui n'a jamais caché son penchant pour les sons saturés et les envolées de décibels, parvient la plupart du temps à canaliser son énergie débordante… pour mieux lâcher les watts lors des runs de Motorball par exemple, avec une spatialisation Atmos de folie pour une expérience unique dans le salon (ou le Home Cinéma si vous êtes veinard). Un festival d'impacts, de coups bas, de lames diverses et variées et d'objets contendants et/ou assommants devant, derrière, sur les côtés et au‑dessus. N'hésitez pas à monter le volume dès le début, le film requiert de toute façon une vraie puissance pour développer tout son environnement sonore. Sans compter que le caisson de basses n'a pas été oublié, loin de là…

 

À noter qu'en VF, la voix d'Alita ne colle pas du tout, beaucoup trop plaintive pour un esprit combatif de cette envergure. Il serait de toute façon dommage de se priver des voix originales.

10
10
bonus
- Le monde d'Alita (14')
- Adaptation du manga (21')
- Évolution d'Alita (20')
- Motorball (6')
- Projection à Londres, questions-réponses (27')
- Cuisinez le chocolat en 10 minutes (5')
- Vidéo démo 2005 (14')
- Déconstruction des scènes avec/sans CGI (11')
- Blu-Ray du film et bonus

James Cameron, Yukiko Kishiro, Robert Rodriguez et John Lando reviennent sur la production, l'adaptation et la genèse du projet. Passionnant quand on sait qu'Alita et Avatar ont toujours été deux projets parallèles dans l'esprit de James Cameron. Mais lequel réaliser en premier ? Il fut décidé qu'Avatar était le film matriciel pour développer une technologie de capture de mouvement qui n'existait pas encore à l'époque, et que les connaissances acquises permettraient ensuite de les appliquer à Alita qui, au passage, a nécessité cinq années d'écriture (d'abord Cameron puis Rodriquez chargé de ramener le script monstre à 130 pages). Les premières esquisses de péproduction remontent à 2005, c'est dire si le film fut mûrement pensé… Ensuite, une équipe de designers d'Avatar fut entièrement dévolue à Alita.

 

Un mets de choix complété par une séquence vidéo assez rigolote dévoilant la vraie passion de Rodriguez : le chocolat. Il livre une recette vidéo pour réaliser des ganaches et autres tablettes fourrées à moindres frais (son petit secret en plus, la tequila évidemment). Une séquence qui fait sens avec une scène du film…

 

Un autre module montre l'implication surhumaine de la jeune Rosa Salazar pour ce rôle physique qui a même fait appel, motion capture oblige, aux muscles de son visage. 

 

Enfin, à l'occasion d'une projection du film à Londres, toute l'équipe se réunit pour une causerie plutôt intéressante au cours de laquelle Cameron se souvient que c'est son ami Guillermo Del Toro qui lui a fait connaître ce manga à l'origine. Son auteur rappelle d'ailleurs plus loin que lors de ses premières publications, il n'a pas tout de suite trouvé son public. Ne jamais désespérer…

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