La Mule
Inspiré de l'histoire folle de Leo Sharp, un horticulteur octogénaire qui, avec son vieux pick‑up, transporta des quantités astronomiques de drogue vers le Mexique, La Mule est une sorte de codicille enchanté de Gran Torino. Même scénariste (Nick Schenk), même description de régions pauvres et désindustrialisées (ici, l'Illinois), même vieillard volontaire et anachronique qui trimbale sa silhouette voûtée dans une Amérique qu'il ne reconnaît pas, si ce n'est que Eastwood a dix ans de plus que son jumeau rustre de Gran Torino et continue de creuser le sillon époustouflant de la dernière légende de Hollywood.
À la mélancolie de Million Dollar Baby et Gran Torino, aux temps des regrets de Sur la route de Madison, La Mule substitue une humeur plus joviale, voire espiègle, comme si le vétéran Eastwood n'en revenait pas de pouvoir faire, à 90 ans, un dernier tour de piste qui ne sera sans doute pas le dernier.