par Jean-Baptiste Thoret
03 décembre 2018 - 19h32

2001, l'odyssée de l'espace

VO
2001: a Space Odyssey
année
1968
Réalisateur
InterprètesKeir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester, Leonard Rossiter
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

2001, soit l'une des montagnes étincelantes de l'histoire du cinéma, un monolithe insondable et monstre qui, en 1969, a révolutionné la science‑fiction, les effets spéciaux, le space opéra, l'esthétique du cinéma et retourné le cerveau de tous les spectateurs.

 

Personne n'est jamais vraiment revenu de 2001, de ses arabesques spatiales sur fond de valses de Strauss, de son ordinateur central, Hal, s'éteignant à petits feux comme un vieillard déchirant, de sa porte des étoiles débouchant sur une rencontre intime et cosmogonique avec soi‑même, de cette aube de l'Humanité et de ses singes lançant dans les airs un os bientôt métamorphosé en vaisseau spatial à la faveur du plus célèbre des raccords de l'histoire du cinéma, ni de son rythme envoûtant et psychédélique qui, à l'époque, résonnait si fort avec les volutes psychotropiques de la contre‑culture. Il y a eu un avant et un après 2001 et un seul Stanely Kubrick dont ce fut, sans doute, le chef‑d'œuvre.

 

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2001: a Space Odyssey
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
07/11/2018
image
1 UHD‑100 + 2 BD‑50 + 1 BD‑25 + 1 DVD‑9, 148', toutes zones
2.40
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 (original de 1978)
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 (restauré et remixé)
Allemand Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Portugais Dolby Digital 2.0
Polonais Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français, anglais, allemand, italien pour sourds et malentendants, espagnol, néerlandais, portugais, hongrois, tchèque, danois, finnois, grec, serbe, norvégien, polonais, portugais, roumain, russe, suédois, hindi, turc, hébreu, thaï, chinois, coréen, arabe
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image

Remasterisé et restauré en 4K à partir d'un nouveau scan 8K du négatif 65 mm originel sous l'égide de Leon Vitali, l'assistant personnel de Kubrick (et en s'appuyant aussi sur le travail effectué pour les nouveaux tirages 70 mm de la récente sortie salles), le chef‑d'œuvre de Kubrick mérite amplement ses 6 étoiles. Dénués du moindre défaut, splendides du début à la fin, les plans s'enchaînent plus beaux, plus majestueux, plus grandioses que jamais. La tonalité rouge dominante du film vibre intensément (les fauteuils, les entrailles de Hal…), les blancs n'ont jamais été aussi blancs, l'intensité lumineuse irradie, l'architecture du cadre surprend encore et encore, le gain en détail transpire à l'écran. Au final, le film semble encore plus moderne qu'à l'origine et la quasi‑absence de grain lui confère une ambiance plus que jamais irréelle.  

 

La présence et l'efficacité du HDR Dolby Vision se sentent à chaque instant, qu'il s'agisse de l'éclat intense de l'ouverture et ses tonalités noires et orange, ou bien des recoins des arrière‑plans qui se dévoilent enfin très clairement à nos yeux. Si l'on repasse en Blu‑Ray (présent dans le coffret), tout est plus doux, plus éteint, moins tonique, à commencer par le noir, le rouge et le blanc. 

 

Conclusion : on s'attendait à du grandiose, on est soufflé au‑delà de notre imagination. Un rendu 4K UHD surprenant pour un film de 1969, tourné en 70 mm, certes.

10
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son

Remixé à partir des six pistes originales de 1968, 2001 affiche aujourd'hui une dimension plus claire davantage en phase avec la beauté des images. La musique de Strauss roucoule comme jamais et les (rares) dialogues se montrent plus limpides et francs. La différence entre les deux pistes (remixée ou originale de 1978) est sensible : la piste originale se montre plus grossière, moins dynamique, avec des effets stéréo moins marqués et la sensation d'être recroquevillée sur elle‑même. La version restaurée et remixée est tout le contraire, elle respire.

 

Évidemment, les silences savamment dosés font partie prenante de la mise en scène de Kubrick, au même titre que les fantastiques compositions sonores illustrant les passages les plus organiques du film. Une véritable expérience sonore, au même titre que visuelle.

8
10
bonus
- Livret de photos du film (20 pages)
- 4 photos du film au format 16,8 x 13,1 cm
- Commentaires audio de Keir Dullea et Gary Lockwood (VO non sous-titrée)
- Dans les coulisses d'un mythe (43')
- Sur les épaules de Kubrick : le legs de 2001 (21')
- Vision d'un passé futur : la prophétie de 2001 (22')
- 2001, l'odyssée de l'espace : les coulisses de l'avenir (1960) (23')
- Qu'y a-t-il au-delà ? (21')
- 2001 : effets spéciaux et conception graphique (10')
- Regardez : Stanley Kubrick ! (3')
- Interview de Stanley Kubrick par Jeremy Bernstein en 1966 (audio VO non sous-titré) (77')
- Bande-annonce originale
- Blu-Ray et DVD du film avec bonus (2')

Une édition grand luxe avec goodies pour la déco des murs de la salle home Cinéma (tirage photo) et moult documents d'époque ou plus récents pour entrer encore plus dans l'univers et la vision de Kubrick. L'accent est mis sur la proposition réaliste mise en œuvre par le cinéaste, soucieux de proposer non pas l'exact futur mais une version plausible du futur. Plus de cinquante sociétés ont travaillé sur le projet de près ou de loin afin que modélistes, scientifiques et dessinateurs œuvrent tous dans le même sens. On rappelle qu'à cette époque, Louis Armstrong n'avait pas encore marché sur la Lune, il le fera un an plus tard. 

 

On grappille avec gourmandise nombre de techniques qui ont précédé cette image et cette esthétique qui feront date, notamment l'astuce qui a permis de faire tenir un stylo tout seul dans les airs (indices : une vitre, un peu de colle…). Un peu plus loin, les nébuleuses de couleurs sont décryptées, leur aspect organique et leur conception minutieuse et empirique (de l'eau, de l'huile et des encres filmées en macro).

 

Même s'il ne s'agit pas du bonus le plus conséquent, on se régale du travail photographique du jeune Stanley Kubrick, alors reporter‑photographe pour le magazine LooK

 

Notre seul regret, que l'immense interview audio de Stanley Kubrick ne soit pas sous‑titrée, pas plus que les commentaires audio.

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