par Cédric Melon
22 novembre 2018 - 18h23

Jack Reacher

année
2012
Réalisateur
InterprètesTom Cruise, Rosamund Pike, David Oyelowo, Robert Duvall, Richard Jenkins, Werner Herzog, Jai Courtney
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Quand la police arrête le supposé coupable d'un quintuple homicide énigmatique commis dans un parc, ce dernier n'a qu'une seule défense face à ceux qui l'interrogent : « Trouvez Jack Reacher ».



Au départ, Jack Reacher est un héros imaginé par l’écrivain Lee Child (le long métrage est tiré du roman One Shot, neuvième tome de la saga vendu à plus de 60 millions d’exemplaires), et si Brad Pitt, Hugh Jackman, Jamie Foxx et Will Smith ont tous été envisagés pour incarner cet ex‑militaire impalpable et taciturne, c’est bien Tom Cruise (aussi coproducteur du film) qui prête ses traits à Jack Reacher. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le comédien en profite pour livrer à l'époque une de ses meilleures prestations.

Alors auréolé du succès de Mission impossible : protocole fantôme, le comédien retient cette fois les chevaux et parvient à donner à son personnage toute l’ambiguïté, la profondeur et la noirceur nécessaires au récit. Sous la houlette de Christopher McQuarrie (scénariste d’Usual Suspects et réalisateur de l’excellent Way of the Gun), Jack Reacher renvoie à un certain type de film « à l’ancienne » mettant en scène des figures crépusculaires, héros fantomatiques que n'auraient pas reniés Charles Bronson ou Lee Marvin.

McQuarrie nous alpague dès l'ouverture (muette pendant plus de 8 minutes) pour ne plus jamais nous lâcher jusqu’au dénouement singulièrement jouissif. Sa réalisation précise, fluide et posée ‑qui laisse supposer que le Monsieur possède plus de films signés Alfred Hitchcock que Michael Bay dans sa Blu‑Raythèque‑, ancre immédiatement son récit dans la grande tradition du polar noir américain des années 70. Et cela va bien au‑delà de l’incroyable présence de Robert Duvall dans un rôle cathartique et de la femme blonde et froide typiquement hitchcockienne.

Avec ses cadrages serrés, son utilisation de l'architecture, ses combats à mains nues, ses tirs millimétrés et ses voitures d'époque, Jack Reacher est une leçon de cinéma qui prouve que le voyage dans le temps est possible quand il s'opère de façon aussi magistrale.

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4k
blu-ray
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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
05/12/2018
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 130', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 7.1
Anglais Audiodescription
Allemand Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Québécois Dolby Digital 5.1
Japonais Dolby Digital 5.1
Portugais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour malentendants, allemand, néerlandais, italien, danois, suédois, norvégien, finnois, espagnol, japonais, coréen, portugais
10
10
image

Outre la réalisation tempo piano, son montage limpide, ses subtils mouvements de caméra, Jack Reacher fourmille de références au cinéma d'action des Seventies. Tout dans le décor, le stylisme et l'ambiance « soir de pluie » nous plonge dans un film naviguant en sens inverse de l'immense majorité de la production actuelle. Camaro racées d'époque, tonalités, léger grain typique du rendu pelliculé, absence d'effets spéciaux et référence directe à l'imagerie de l'assassinat de JFK en ouverture, voici un retour dans le passé visuellement réussi, jamais poussiéreux, provoquant juste ce léger décalage temporel qui fait toute la différence.

À l'image, le rendu 4K UHD est splendide. Zéro défaut bien sûr à l'horizon. Tout n'est que luxe, calme et précision. Le surcroît de netteté par rapport au Blu‑Ray est palpable. Le coucher du soleil, les reflets, l'éclat des points lumineux… pas de doute, le HDR Dolby Vision fait son office, appuyant particulièrement sur les noirs, les blancs et les contrastes pour un relief inédit. Une 4K UHD clinquante dans le bon sens du terme, surtout de nuit. Mention spéciale au grain de peau, à la carnation optimale et aux gros plans à tomber.

10
10
son

Quelle maîtrise côté son également. Non seulement la partition de Joe Kraemer est un personnage à part entière, mais l'impact sonore de cette VO 7.1 est un modèle de raffinement.

Dès l'ouverture et ses 8 minutes supportées uniquement par la partition de Kreamer, on entre dans le vif du sujet. Puis, les tirs au fusil‑lunette et la rotation des pales des hélicos se ressentent physiquement de longues minutes, alors que le film vient déjà de passer à la séquence suivante. Effet garanti. Et c'est là toute la magie de cette VO DTS‑HD Master Audio 7.1 (outre le jeu des comédiens originaux bien entendu), insufflant selon un timing très précis des infragraves de folie. Combats, courses‑poursuites, impacts et des balles tirées (quelle dynamique…) : aucune occasion n'est laissée de côté, alors que le reste du temps, le film se montre plutôt feutré voire intériorisé.

Un très beau travail des enceintes surround back dédiées au 7.1, sollicitées à bon escient lors des scènes d'action sur les sublimes nappes musicales de Joe Kraemer. Une minutie qui colle parfaitement à l'esprit du film. Épure et impact. Tout ce que l'on aime.

Évidemment, avec dix fois plus de débit en crête en VO qu'en VF DD 5.1, cette dernière ne peut lutter. Seules les ambiances naturelles et/ou urbaines se rejoignent en 7.1 et 5.1.

7
10
bonus
- Commentaires audio du réalisateur et de Tom Cruise
- Commentaire audio du compositeur Joe Kraemer
- Genèse et tournage du film (27')
- Combats et armes (10')
- Focus sur le phénomène Jack Reacher (11')
- Blu-Ray du film et suite des bonus

Une interactivité classique néanmoins efficace. Passage obligé pour les amateurs de réalisation et d'analyse filmique : les commentaires audio de Tom Cruise laissant bien volontiers la parole au réalisateur Christopher McQuarrie. Très techniques, les deux compères n'oublient pas d'être didactiques, dévoilant avec plaisir les coulisses du tournage. On apprend notamment que McQuarrie, fan de son compositeur Joe Kraemer, a volontairement ouvert son film sur 8 minutes muettes, seulement accompagnées de la partition de Joe Kraemer. Objectif : donner « au milieu » l'occasion de découvrir l'étendue du talent de Kraemer. Joli.

Le compositeur commente d'ailleurs épisodiquement son travail sur la seconde piste de commentaire audio. Il revient notamment sur sa très grande liberté de travail, McQuarrie ne montant pas ses films en post‑production sur une musique provisoire empruntée à un groupe ou à une BO de film, ce qui a souvent pour conséquence de brider les musiciens sur un style donné.

Les trois modules revenant sur la genèse du film en disent enfin long sur l'implication totale de Tom Cruise (toujours partant pour répéter ses combats en pleine nuit pendant deux heures). Quant aux interventions de Werner Herzog et Robert Duvall : du petit‑lait pour tout cinéphile qui se respecte.

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