par Jean-François Lefèvre
23 octobre 2018 - 10h37

Cloverfield

année
2008
Réalisateur
InterprètesMichael Stahl-David, Lizzy Caplan, Jessica Lucas, Mike Vogel
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Pendant qu'une bande d'amis fêtent la promotion de l'un d'entre eux dans un appartement new‑yorkais, la Statue de la Liberté est décapitée. Sa tête s'écrase quelques blocs plus loin dans un vacarme assourdissant (référence directe à Carpenter et son Invasion L.A). Cris, pleurs, panique, la ville sombre peu à peu dans l'horreur. Scènes de violence, nuages de poussière, population errante et hagarde, animaux déboussolés, immeubles en miettes, membres arrachés… it's alive !

Un petit groupe de la soirée branchée qui battait son plein quelques minutes plus tôt se retrouve en bas de ce qu'il reste de leur building. Rob, Marlena, Lily, Jason et Hud, qui a gardé en main la caméra censée immortaliser leur nuit. Seule Beth manque à l'appel. Ils décident de partir à sa recherche dans le chaos le plus total, alors que l'armée tente d'évacuer la population.

Long métrage catastrophe post‑11 septembre produit par J.J. Abrams, filmé avec une Handycam à 1 500 $ (mais aussi la fameuse Viper utilisée par Michael Mann pour Miami Vice) et lancé sur le net à l'époque à coups de teasers anxiogènes à mort, Cloverfield aurait pu être le film vestige d'un monde passé retrouvé dans les gravats du Ground Zero. À la fois hyper‑construit (succession de bribes de différents films sur une même cassette vidéo) et d'apparence totalement fouillis (les comédiens tiennent parfois eux‑mêmes la caméra tout en improvisant leur scène), le film cultive l'effet « réel » pendant plus d'une heure sans une minute de répit. On court, on souffle, on tombe, on se relève, on voit son frère mourir sous ses yeux, on apprend son décès à sa mère au téléphone portable, on perd sa meilleure amie sous l'emprise de choses inhumaines et on essaie d'échapper à ce monstre sorti de nulle part, de cet ancien monde qui s'écroule.

Déconseillé aux cardiaques et sans renouveler totalement le genre (les références abondent), Cloverfield réinvente intelligemment ses codes esthétiques en puisant dans l'inconscient collectif encore traumatisé par les événements du 11 septembre. Facile mais efficace. Après Godzilla, on se souviendra du choc Cloverfield.

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4k
blu-ray
dvd
cover
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
23/10/2018
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 84', toutes zones
1.78
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby TrueHD 5.1
Anglais Audiodescription
Espagnol Dolby Digital 5.1
Portugais Dolby Digital 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Japonais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, espagnol, portugais, allemand, japonais, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois
8
10
image

On n'y croyait pas vraiment sur ce film forcément très « vidéo » (capté en Full HD 1 080p et DI 2K), mais l'apport de la 4K UHD et du label HDR Dolby Vision est finalement largement bénéfique. Malgré toutes les imperfections volontaires inhérentes au style du film (flous, mises au point changeantes, image instable, dédoublements…), le gain est notable au niveau des détails et du piqué, absolument fabuleux. Il n'y a qu'à voir la tête de la Statue de la Liberté fraîchement décapitée et encore fumante pour s'en rendre compte, on découvre pour la première fois sa matière et ses reflets vert‑de‑gris caractéristiques.

 

Autre atout de cette nouvelle édition 4K UHD, l'éclat des couleurs, surtout les rouges et les blancs brillants. La photographie très sombre du film affiche désormais des reflets cuivrés flamboyants (les explosions en tous genres), transcendée par une parfaite gestion des contrastes. Le film se déroule intégralement de nuit (sauf les dernières minutes), mais la lisibilité est plus que jamais au rendez‑vous (scène du tunnel).

 

Quant à l’incrustation des effets spéciaux, elle s'en tire à la perfection. On n'y voit que du feu malgré la visibilité supplémentaire. De même pour la compression qui parvient à éviter artéfacts et fourmillements. Bref, une vraie plus‑value sur laquelle on ne crache pas le moins du monde.

8
10
son

Tous aux abris ! On retrouve la même bande‑son que pour le Blu-Ray, soit une VO Dolby TrueHD 5.1 qui instaure un vrai climat de guerre dans la salle Home Cinéma.

 

Si le début du film reste assez calme, l’arrivée de la bête dans la ville va de pair avec un déchaînement sonore mettant à rude épreuve l’installation audio. La dynamique devient surpuissante, les effets quasi permanents, les basses vrombissantes et le caisson hyper‑actif. Explosions, vent en haut des immeubles, pales d’hélicoptères, craquements des poutrelles métalliques, missiles, avions, balles traçantes, grognements de la créature, impacts de balles… les surrounds tournent à plein régime. Tout est prétexte à une ambiance sonore réellement exceptionnelle et totalement enveloppante.

 

Les scènes plus calmes permettent juste de reprendre son souffle avant la prochaine attaque du monstre ou course folle dans la ville. Les murs tremblent, le canapé vibre, bref, on est sous le choc ! La VF Dolby Digital 5.1 est quant à elle identique à celle de l'ancestral DVD et propose un spectacle éprouvant mais plus collé aux personnages. En plus de proposer des dialogues plus naturels et mieux intégrés à la bande‑son, la VO élargit la scène sonore, ouvre l'espace et les décuple les sensations. Une piste Dolby Atmos en plus, et c'était la note maximale. 

3
10
bonus
- Commentaires audio du réalisateur
- Mode « Enquête Spéciale », sorte de super GPS cinématographique
- Making of (27')
- Module sur les effets visuels (22')
- Gros plan sur la conception des monstres (5')
- Bêtisier (4')
- Scènes inédites commentées en option par le réalisateur
- Deux fins alternatives commentées en option par Matt Reeves
- Blu-Ray du film et bonus

Une interactivité disponible sur le Blu‑Ray du film que nous n'avons pas reçu, d'où la note. Seuls les excellents commentaires audio de Matt Reeves se trouvent sur le disque 4K UHD. 

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