Deadpool 2
Après un drame personnel qui lui a fait envisager de se donner la mort, Deadpool (Ryan Reynolds) a rejoint les X‑Men. Mais le goût pour la violence du tueur frappadingue le conduit à saloper le sauvetage d’un jeune mutant, Russell, doté d’un très puissant pouvoir de destruction. Deadpool est arrêté puis incarcéré avec Russell dans une prison de haute sécurité pour mutants. Cable (Josh Brolin), un soldat surentraîné, arrive du futur pour tuer celui qui, dans l’avenir, a massacré les siens : il s’agit du même Russell ! Deadpool, bien qu’exaspéré par l’adolescent, décide de le protéger.
La surprise hilarante et gore du premier Deadpool est passée. Le spectateur est désormais en terrain connu. Deadpool, tueur immortel et obsédé, casse moins souvent le « quatrième mur » pour interpeller les spectateurs, mais a préservé son arme principale : un humour dévastateur crachant 300 méchantes vannes à la minute.
Sur un rythme moins maîtrisé que le premier opus (certains passages touchent à la schizophrénie dans leur montage épileptique), Deadpool 2 conserve ses grandes scènes d’action mais pâtit d’un « méchant » trop peu charismatique (Josh Brolin). Une vraie surprise quand on se rappelle l’incroyable incarnation que le même comédien avait donnée à un autre bad guy, le titan Thanos dans Avengers : Infinity War.
Deadpool 2 préserve tout de même tout ce qu’on aime dans la franchise : de grandes scènes d’action non‑sensiques. En ce sens, la totalité de la séquence de la X‑Force, l’équipe très spéciale que Deadpool recrute et envoie au combat, est sans doute un des plus grands moments du film. On rit à gorge déployée tant, durant cette péripétie, l’équipe du film ose tout. Humour, gore, cruauté et absurde totalement assumé...
La joyeuse liberté de cette séquence X‑Force aurait dû servir de mètre étalon aux scénaristes et au réalisateur pour guider tout ce Deadpool 2. Ce n'est hélas pas le cas puisque le film, déjà affaibli par un méchant peu convaincant, multiplie les scènes mille fois vues dans les Marvel (rêves de rédemption de Deadpool, discours psychologisants autour du très traumatisé Russell). Autant de clichés surprenants que même l'expertise en vannes de Ryan Reynolds ne parvient pas à faire passer.
Deadpool 2 paraît donc moins le grand bond en avant espéré pour la franchise qu'une sorte de pas de côté, ni totalement satisfaisant ni complètement boudable. À noter qu’il ne faut sous aucun prétexte rater la scène post‑générique du film : rien moins que du meilleur gag du film. Tout comme le cameo du désormais regretté Stan Lee.