Gladiator
Le général romain Maximus (Russell Crowe) campe avec ses troupes dans les forêts de Germanie, bien décidé à imposer la force de Rome à une horde de barbares assoiffés de sang. Sous le regard d’un Marc Aurèle vieillissant et las des batailles (Richard Harris), Maximus anéantit l’ennemi. Mais les jours du vieil empereur malade sont comptés. Ne considérant plus son fils Commode comme son digne héritier (Joaquin Phoenix), il souhaite que Maximus prenne sa place. En apprenant cela, Commode, le fils mal‑aimé, assassine son père et donne l’ordre d’exécuter Maximus. Mais le brave général se sort indemne du guet‑apens et attend patiemment pour rendre à Commode la monnaie de sa pièce.
Gladiator est aujourd'hui encore esthétiquement, visuellement et techniquement tellement abouti que les timides pirouettes d’un scénario ultra‑téléphoné sont rendues parfaitement digestes. Ridley Scott a mené de main de maître un tournage épique entre l’Angleterre, l’Italie, Malte et le Maroc, avec des centaines de techniciens, des milliers de figurants et des décors colossaux... Pour la petite histoire, c’est un responsable de Dreamworks qui, au départ, est venu trouver Ridley Scott avec une reproduction du tableau Pollice Verso de Jean‑Léon Gérôme, montrant un gladiateur le regard tourné vers l’empereur, attendant la mise à mort de son adversaire vaincu. Et c’est devant cette seule image, sans une ligne de scénario, que Scott a décidé de dépoussiérer un genre oublié à l'époque depuis près de quarante ans.
Pour rappel, fin des années 90, Ridley Scott vient de signer deux navets monumentaux : Lame de fond (1996) et À armes égales (1997). Mais vingt‑trois années après Les duellistes, son premier film conçu au départ pour la télé française, le réalisateur britannique troque brillamment les épées pour les glaives et les combats élégants pour des joutes sanglantes dans l’arène. Un péplum devenu à son tour un classique.