par Carole Lépinay
28 juin 2018 - 10h42

Call me by your Name

année
2017
Réalisateur
InterprètesTimothée Chalamet, Armie Hammer, Amira Casar, Michael Stuhlbarg, Esther Garrel, Victoire Du Bois
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

Quelque part en Italie du Nord, été 1983. En vacances avec ses parents dans leur somptueuse villa du XVIIe siècle, Elio Perlman (Timothée Chalamet), 17 ans, n’est pas tellement enthousiaste à l’idée de céder sa chambre à Oliver (Armie Hammer), le doctorant « de la saison » venu assister son père, professeur spécialiste de la culture gréco‑romaine, dans ses recherches. Pourtant, « l’usurpateur », comme il le surnomme, va devenir son premier amour.


Il est des rencontres dont on ne se remet pas, ainsi l’imposera le dénouement poignant et hivernal de Call me by your Name (sublimé par la partition atmosphérique de l’artiste multi‑instrumentiste Sufjan Stevens). Précédant le regard blessé mais lumineux d’Elio face caméra, l’été aura accompli son cycle d’éclosion sentimentale.

 

Récit d’apprentissage solaire ralenti par l’indolence inspirée par la saison estivale au cœur de la campagne lombarde, l’adaptation du roman d’André Aciman sait capter le jeu de séduction enclenché entre un ado furieusement cultivé et la grande inconnue qui lui tombe dessus. Par ailleurs, les évocations culturelles de parents bienveillants et ouverts (Amira Casar/Michael Stuhlbarg, formidables) n’ont cesse de faire écho à l’idylle naissante entre les deux jeunes gens.

 

Plus qu’un manifeste LGBT, encore plus intense qu’une chronique adolescente vintage (entre deux scènes de volley‑ball et de party entre jeunes, les tubes de Giorgio Moroder, Bandolero, The Psychedelic Furs cohabitent avec les partitions de Bach ou de Satie, c’est dire le prodigieux saut dans une temporalité affranchie des étiquettes Eighties), Call me by your Name est un voyage sensuel unique en son genre dans lequel l’éternité des statues hellénistiques rivalise avec la beauté inédite et vivante d’Elio et Oliver. Un chef‑d’œuvre.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
04/07/2018
image
BD-50, 132', zone B
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Espagnol DTS-HD Master Audio 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Turc Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, arabe, bulgare, croate, tchèque, néerlandais, grec, hébreu, hongrois, islandais, polonais, portugais, roumain, serbe, slovaque, slovène, espagnol, turc
8
10
image

D'aucuns trouveront cette image datée, typée 80, avec son grain et sa matière palpable qui tranchent radicalement avec l'esthétique de nombre de productions récentes. Elle est en réalité hors du temps, formidablement estivale, lumineuse, légère comme une plume. Parfois contemplative sur une campagne lombarde accueillante et propice à la rêverie, vintage par petites touches subtilement dosées, elle sait se montrer moderne par bien des aspects, à commencer par le filmage et le montage, pleins de charme et de vie. 

 

Aucune couleur criarde ou faute de mauvais goût, mais une douceur sensuelle et chaude comme l'été. Il ne pouvait décidément pas en être autrement. Déjà des allures de classique. 

8
10
son

Si vous ne fredonnez pas The Mystery of Love de Sufjans Stevens ou les notes Bontempi de The Psychedelic Furs (la danse de Oliver sur leur morceau est un grand moment), nous rendons nos enceintes ! Évidemment, on est loin (mais alors très loin) du gros son, il n'en est même pas question une seule seconde. 

 

Reste que ce 5.1 en VO (on y parle néanmoins beaucoup français) est une bulle pleine de vie, de musique, de notes de piano et de palabres à l'italienne. Joyeuse et parfaitement dosée, cette bande‑son pop et élégante sera très certainement celle de votre été. 

7
10
bonus
- Commentaires de Timothée Chalamet et Michael Stuhlbarg
- Photos d'Italie : le tournage (11')
- Conversation avec Armie Hammer, Timothée Chalamet, Michael Stuhlbarg et Luca Guadagnino (25')
- The Mystery of Love de Sufjans Stevens (4')
- Film-annonce

À travers leurs commentaires truffés d'anecdotes sur la direction d’acteur de Luca Guadagnino, l’énorme travail accompli en amont par la direction artistique (Roberta Federica a donné du cachet à la villa du XVIIe siècle située dans un petit village de Moscazzano), on perçoit une très grande complicité entre Timothée Chalamet et Michael Stuhlbarg, son père à l'écran.

 

Et si l'on a encore du mal à sortir de cette formidable histoire, les principaux membres de l’équipe nous permettent de la prolonger autour d’une conversation détendue qui évoque l’approche très intimiste du film, les secrets de son adaptation et la magie de sa bande originale.

 

Enfin, la somptueuse partition de Sufjan Stevens, The Mystery of Love, continuera de nous envoler encore longtemps.

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