Ferdinand
En Espagne, Ferdinand, taurillon épris de nature et de fleurs, fuit l’élevage de taureaux de combat qui l’abritait après la mort dans l’arène de son père Raf. Recueilli par la petite Nina, Ferdinand grandit en liberté et devient un colosse paisible. Mais à la suite d’une méprise, Ferdinand est arraché à ceux qui l’aiment et renvoyé dans l’élevage de son enfance. Il va tenter de convaincre ses compagnons de captivité de fuir avec lui.
Les créateurs de L’âge de glace et Rio livrent ici un joli récit rythmé et drôle qui fera mouche chez les tout‑petits. Les plus grands, peut‑être plus cyniques, comprendront que si le film multiplie autant les personnages secondaires ‑notamment l’amusante chèvre Lupe‑ c’est autant pour solliciter les zygomatiques des enfants... que pour tenir sur la durée d’un long métrage.
On peut aussi regretter que le studio Blue Sky n’ait pas développé, comme pour L’âge de glace ou les productions Pixar jadis, un double discours impliquant les juniors et leurs parents. La chose est d’autant plus malencontreuse que le pitch initial de Ferdinand sur le refus du déterminisme (combat dans l’arène ou résignation à l’abattoir) semblait se prêter à merveille au développement de thématiques parlant à toutes les générations.
En évitant la plupart des clichés sur la tauromachie, Ferdinand fait le choix de ne parler qu’aux plus jeunes de manière souriante. C’est une option assumée qui se défend, mais qui conduira sans doute les parents à laisser leurs kids seuls avec le film au lieu de vibrer en leur compagnie.