Le grand jeu
L’histoire vraie de Molly Bloom, jeune femme surdouée devenue en 2004 la reine d’un gigantesque empire du jeu clandestin à Hollywood !
Si la beauté et le magnétisme de Jessica Chastain (Zero Dark Thirty) ne font absolument pas débat, si l’intelligence des dialogues et le rythme du film non plus, ce sont bien ses enjeux dramatiques qui posent question, doublés d'une voix off bien trop présente, nous en repalerons.
En effet, la première réalisation d’Aaron Sorkin (créateur de À la Maison‑Blanche et Newsroom) repose sur un scénario en dessous de ses scripts habituels (The Social Network, Steve Jobs). Ce dernier, visiblement troublé par le charisme de Molly Bloom (il le raconte lui‑même dans les bonus) est teinté d’un angélisme surprenant quand son héroïne enfreint toutes les règles, dépasse toutes les limites. Quand Molly fait appel à des hôtesses, ce n'est pas de la prostitution, et quand Molly voit ses clients les plus fragiles sombrer, elle les encourage à ralentir, parce que jouer « c’est mal ». Quant aux parties en elles‑mêmes, elles tournent souvent à la démonstration puérile, aucune scène mémorable à noter, les amateurs de poker rentreront bredouilles.
Au final, Le grand jeu vaut surtout pour le coup de projecteur donné sur une femme de l'ombre aussi brillante que fondeuse quand elle défie par exemple le FBI la tête haute. À noter, les performances remarquables d’Idris Elba et Kevin Costner, soit un peu d'air dans le flow non‑stop de Molly par Molly. Aaron Sorkin réussit l'exploit d'avoir trois Ferrari à disposition sans jamais dépasser les 60 km heure, rageant.