Geostorm
En 2019, les nations s’unissent pour mettre au point un système spatial de contrôle planétaire du climat pour pallier les conséquences du réchauffement climatique. Le système baptisé Dutch Boy a été durant toute sa conception sous commandement américain, mais s’apprête à être transféré à la communauté internationale. Une catastrophe locale, la glaciation brutale de tout un village afghan, paraît témoigner d’un dysfonctionnement. Jake Lawson, concepteur de Dutch Boy viré à cause de ses manières abruptes, est engagé pour enquêter sur ce qui pourrait être beaucoup plus grave qu’une panne…
Geostorm est comme une madeleine : un revival de ce temps béni des banques où Hollywood se payait ostensiblement la tête des spectateurs à coups de spectacles décérébrés (Volcano, Twister…). Le réalisateur de Geostorm, Dean Devlin, plonge la tête la première dans ce courant vintage de blockbusters catastrophes ineptes ‑qu'il a souvent scénarisés‑ conçus uniquement pour siphonner les poches du public populaire et booster l’industrie du pop‑corn.
Personnages silhouette, dialogues téléphonés, scénario prévisible, punchlines caricaturales, méchant grotesque, tout y passe ! Même les catastrophes, montrées avec un certain brio visuel, avouons, répondent à un cahier des charges de spectaculaire de carnaval : dans la chaude Rio, il faut évidemment qu’il y ait une vague polaire foudroyante. Dans le Sahara, c’est bien entendu un raz‑de‑marée qui sort des sables. Dans la froide Moscou, c’est une canicule incendiaire qui démarre... Subtilité quand tu nous tiens.
Le plus rageant dans cet outrageant gloubiboulga, c’est qu’on parvient malgré tout à imaginer le potentiel original du scénario. Le questionnement sur la transformation d’un grand projet écologique en arme d’oppression pouvait aboutir à un récit passionnant. Mais livré à des producteurs sans scrupules, ce récit initial n’est hélas devenu qu’un de ces films où l’on carbonise 120 millions de dollars pour livrer un produit que le spectateur aura oublié en moins d’une heure.