Good Time
Après un braquage raté, Connie (Robert Patinson) tente de réunir la somme de 10 000 dollars afin de libérer son frère Nick (Ben Safdie, également co‑directeur du film), déficient mental. S’ensuit une dangereuse et palpitante odyssée dans les bas‑fonds de New York.
Succédant au portrait plombant d’un couple de junkies irrécupérables (Mad Love in New York, 2014), Good Time met cette fois le puissant lien fraternel à l’épreuve d’une virée nocturne dans des quartiers de la mégapole (ville natale du tandem Safdie) bien loin de la carte postale.
Incarcéré en express, Nick disparaît amoché quelques scènes de baston plus tard. Pour le sortir de l’hôpital, Connie dupe tout le monde à commercer par les flics, trouve refuge chez des prolos du Queens, poursuit sa cavale dans un parc d’attractions que la nuit et la traque policière rendent inquiétant. Pas de répit pour ce jeune délinquant pourtant porté par l’idéal d’une vie meilleure.
L’intensité de sa quête exige un périple sous adrénaline, un filmage bancal qui combine faux‑raccords et jets de couleurs quand bien même l’humeur générale vire au noir et à la désillusion. Robert Pattinson, excellent, passe du brun au blond peroxydé lors d’une séquence cocasse, sur le qui‑vive permanent, des rêves d’affamé plein la tête, il consomme talentueusement sa rupture avec son passé de vampire mielleux.