par Cédric Melon
13 mars 2018 - 09h39

Ça

VO
It
année
2017
Réalisateur
InterprètesBill Skarsgård,  Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard, Sophia Lillis, Jeremy Ray Taylor, Wyatt Oleff, Jack Dylan Grazer
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Cette nouvelle adaptation du roman éponyme culte de Stephen King, après la mini‑série des années 90 (Ça, il est revenu), se contente du minimum syndical : faire peur. Du moins au début.

À Derry, dans le Maine, bourgade fictive typique des romans de Stephen King, le petit Georgie disparaît un jour de pluie diluvienne, vraisemblablement happé par des égouts de la ville. Un an plus tard, son grand frère et sa bande de copains, qui se sont eux-mêmes surnommés « le club des ratés », décident de mener l'enquête après d'autres disparitions mystérieuses. D'autant que chacun de leur côté, ils sont en proie à des visions cauchemardesques…

 

Sur la forme, rien à dire, le film est un festival de hurlements de terreur et d’effets horrifiques sublimés par une incarnation parfaite du « monstre » par Bill Skarsgard, sans doute la Ferrari du film. Mais l'effet ne dure qu'un temps, et pour cause, chaque apparition du Clown Grippe‑Sou est systématiquement annoncée par divers artifices sonores dégonflant toute tension dramatique et orientant de facto le film vers un public adolescent. On comprend alors pourquoi la dimension sexuelle qui existait entre les personnages du roman, alors en plein passage de l’enfance à l’adolescence, a disparu au profit d'une chaste romance.

 

Très loin d'avoir opté pour des partis pris scénaristiques tranchés, le réalisateur Andrés Muschietti (Cary Joji Fukunaga, le scénariste de True Detective, a un temps fait partie du projet avant de jeter l'éponge) préfère enquiller les clichés horrifiques à destination du grand public sur un rythme qui parfois peine à trouver son équilibre. Au final, toute la méchanceté et l'atmosphère malsaine du roman original ont laissé place à une attraction bruyante aux accents de farce grandiloquente. Malin vu le succès du film mais très frustrant pour les cinéphiles malgré les références injectées ici ou là. À noter, le chapitre 2, qui se déroulera 27 ans plus tard, sortira sur les écrans en 2019, toujours mis en boîte par le réalisateur argentin Andrés Muschietti (Mama).

 

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4k
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It
- de 12 ans
Prix : 29,99 €
disponibilité
24/01/2018
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 134', toutes zones
2.35
2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Français DTS 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais Audiodescription
Allemand Dolby Atmos
Allemand Dolby TrueHD 7.1
Allemand DTS-HD Master Audio 5.1
Italien DTS 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
Russe Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, allemand, italien pour sourds et malentendants, espagnol, néerlandais, tchèque, danois, finnois, norvégien, polonais, russe, suédois
8
10
image

Gros apport supplémentaire de lumière en 4K Ultra HD Blu‑Ray (Digital Intermediate 2K) comparé à la version Blu‑Ray. Une différence d'intensité et de clarté qui frappe d'emblée et montre ici des détails et des nuances insoupçonnés (le ciel, les nuages, le pont de bois, les herbes, tout est plus lisible, plus visible, plus éclatant, plus intense). De même, sur toutes les nombreuses scènes sombres (la remise au fond du jardin, les tunnels d'égouts, la maison abandonnée), les noirs prennent le relais avec brio et brillance. On remarque encore une fois des nuances insoupçonnées, une multitude de verts, de bruns et tout le travail sur l'éclairage, merci le HDR Dolby Vision (même si le HDR10 n'est pas mal non plus).

 

L'autre effet bénéfique, c'est bien sûr le gros coup de boost sur la couleur rouge, d'autant plus qu'elle tient dans le film une place prépondérante et fait partie intégrante de la mise en scène. Le ballon rouge annonciateur de l'apparition du clown et sa chevelure rougeoyante trouvent en effet un écho visuel tout au long du film, à la fois dans le stylisme des enfants, mais aussi les décors de la ville volontiers vintage juste rehaussés de touches de couleur qui explosent littéralement à l'écran (et dans la salle de bains aussi, mais chut…). Le contraste entre l'atmosphère presque éteinte de la ville et les touches de couleur criardes apporte cette étrangeté nécessaire au récit.  

 

L'ambiance légèrement sépia très réussie est également magnifiée par une sensation de relief et de réalisme réelle. Si l'on repasse de Blu‑Ray sur la scène finale dans l'herbe près du pont, la ronde des enfants devient carrément plate, perdant tout son volume. Seul défaut de cette 4K tonitruante, quelques effets autour des fulgurances du clown un peu saccadées parfois, pour cause d'effet loupe.

10
10
son

Beaucoup de créativité du côté du design sonore avec du Dolby Atmos à tous les étages pour une sensation de réalisme évidente. Évidemment, certains effets coupent l'herbe sous le pied de la narration et en dévoilent trop, trop vite. Toute la première partie du film est sans doute la mieux gérée, avant de tomber dans des automatismes qui finissent par amuser plus qu'effrayer. 

 

Et ça commence fort dès le générique et le logo Warner avec les voix d'enfants tout hauteur, suivies de l'orage qui inonde littéralement le salon, un vrai déluge fait de pluie venant vraiment du ciel (le Dolby Atmos, c'est magique), de coups de tonnerre et d'une multide de détails qui rendent le tout très crédible. Un peu plus loin, ce sont les fulugances sonores précédées de grands silences qui font sursauter. Tout comme les échos qui font monter la pression (dans le tunnel, les voix des enfants qui flottent, le chuchotement du clown). 

 

Si on s'habitue vite à la mécanique mise en place, reste que chaque bruit, chaque ambiance, chaque grondement trouve sa place pour créer une ambiance noire et flippante. De ce côté‑là, une réussite. Quelques mots sur la VF pour préciser que le mixage est identique modulo les doublages bien sûr. Ces derniers apparaissent plusieurs crans en dessous des voix originales qui donnent énormément de caractère à chacun des personnages (notamment Grippe‑Sou). Bref, l'interprétation des comédiens en français est plutôt plate.

5
10
bonus
- Grippe-Sou est de retour (16')
- Le club des loosers (16')
- L'auteur de la peur : Stephen King (14')
- Scènes coupées (15')
- Blu-Ray et bonus du film

De la surprise des enfants qui découvrent après un mois et demi de tournage le clown en chair et en dents sur le tournage, en passant par le travail du génial Bill Skarsgård ‑25 ans‑ dans les oripeaux du Grippe‑Sou, ces suppléments apportent un sympathique éclairage sur les coulisses du film. Un peu plus loin, le maître Stephen King nous livre quelques secrets de son enfance réintégrés dans son roman et donc le film, comme le poème ou les eaux grises, souvenirs d'une jeunesse passée au grand air sur la propriété familiale.

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