par Cédric Melon
02 janvier 2018 - 10h58

Dunkerque

VO
Dunkirk
année
2017
Réalisateur
InterprètesFionn Whitehead, Mark Rylance, Tom Hardy, Harry Styles, Kenneth Branagh, Jack Lowden
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Après une série de films malins mais boursoufflés (Inception, Interstellar), Christopher Nolan (formidable trilogie The Dark Knight) revient sur terre et livre une fresque historique guerrière d’une précision et d’une puissance remarquables. Mai 1940. 400 000 soldats anglais sont acculés par l’armée du Reich sur la plage de Dunkerque. Ils n’ont plus qu’une seule idée en tête : fuir.


Sur un scénario simplissime dicté par l'Histoire et l'impossibilité évidente de tout raconter (le réalisateur voulait au départ tourner sans aucun scénario), Nolan recentre son énergie et sa caméra sur une poignée de personnages : sur terre, dans les airs, en mer. Trois points de vue fractionnés (on ne se refait pas quand on s'appelle Nolan) qui vont converger au moment pile où un destroyer britannique venu sauver les soldats coincés sur la plage est envoyé par le fond par une torpille allemande. 

 

De la première image à la dernière, on est soufflés par la force que le réalisateur parvient à donner à son histoire, en parfaite symbiose avec la bande‑son signée Hanz Zimmer. La clarté de son expression surtout, alliée des scènes d’action toujours au service de l’émotion. Du regard de Tom Hardy dans son cockpit en plein combat à l'essoufflement viscéral des milliers de figurants sur la plage, pas une minute de répit pour le spectateur malgré un rythme et un montage volontairement ralentis.

 

Plus qu’un véritable film de guerre, Dunkerque est un film de survie suspendu aux images, à la musique et au jeu épuré des comédiens. Il s’en dégage une tension permanente et une humanité bouleversante. Nolan ne se perd pas en chemin, filmant à hauteur d’homme le combat d'une poignée de soldats qui se battent pour la survie des autres. C’est beau. C’est même très beau.

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4k
cover
Dunkirk
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
18/12/2017
image
1 UHD BD-66 + 1 BD-50 + 1 BD-25, 106', toutes zones
1.78/2.2
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais Audiodescription
Italien DTS-HD Master Audio 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1 Polonais Dolby Digital 5.1
Hongrois Dolby Digital 5.1
Turc Dolby Digital 5.1
Russe Dolby Digital 5.1
Thaï Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, italien pour sourds et malentendants, suédois, norvégien, coréen, finnois, danois, tchèque, arabe, néerlandais, turc, thaï, russe, roumain, portugais, hongrois, hébreu, grec, croate, polonais
10
10
image

Sobre, élégant, puissant : le film de Nolan réussit l'exploit de marquer la rétine tout en privilégient la sobriété. Comme sortie d'une marine à l'huile où la mer se déchaîne dans un dégradé de gris et de bleu‑vert, l'image de Dunkerque en 4K UHD est une claque visuelle rarement ressentie depuis le début du format.

 

Le HDR10 est extraordinaire dans le sens où il n'est jamais clinquant (cela aurait dénoté dans l'ambiance générale du film), il apporte surtout une lisibilité exceptionnelle de chacune des scènes. La comparaison avec le Blu‑Ray est d'ailleurs cruelle pour la galette Full HD.

 

Limpide, précis, doté d'une définition inouïe (le film bénéficie d'un vrai master 4K), le spectacle est total et participe pleinement au réalisme souhaité par Nolan. Même les rares plans flous de Tom Hardy dans son cockpit ajoutent à la véracité des images. Si on ajoute les plans Imax inédits depuis les airs, on obtient sans doute la plus belle image 4K jamais vue, 100% immersive. Jamais lisse, dotée d'une patine hautement cinématographique, elle fera date, à n'en pas douter. 

10
10
son

Peu de dialogues, place à la musique, véritable souffle vital du film sur lequel la respiration du spectateur se cale. Un grand moment dans l'histoire de la musique au cinéma que l'on se repassera plus tard sans l'image pour en apprécier tous les éléments.

 

Hanz Zimmer et Nolan ont travaillé de manière totalement inédite pour ce film et force est de constater que le résultat dépasse toutes leurs espérances. Scènes d'action sur terre, en mer ou dans les airs, le 5.1 nous immerge totalement dans le cockpit, sur la jetée et à bord des embarcations. L'expérience est à vivre à fond pour un spectacle élégant et puissant.

 

Le caisson participe évidemment pleinement sans jamais trop en faire. Comme quoi, une bande‑son 5.1 parfaitement travaillée fait largement mieux que bon nombre de codages 7.1, Dolby Atmos ou DTS:X (ces derniers sont le plus souvent vides d'objets sonores 3D) réalisés à la va‑vite. Difficile de revenir après cela aux basiques « boum‑boum » de nombre de films grossiers et baveux.

8
10
bonus
- Documentaire scindé en trois parties : sur terre, dans les airs et en mer (109')
- Blu-Ray du film et Blu-Ray de bonus

Mention spéciale en premier lieu à l'authoring qui permet de suivre le documentaire dans les coulisses du tournage comme bon nous semble, de façon ludique et claire. Et en une seule fois si souhaité. Le contenu étant passionnant, il est effectivement très utile de pouvoir le fractionner pour y revenir à l'envi.

 

Christopher Nolan, voix posée, éternelle écharpe vissée à la chemise (quelle classe sur le tournage) revient sur son ambition pour le film, son souci du détail et la plage de Dunkerque qui s'est très vite imposée pour le tournage, plutôt qu'une reconstitution. De nombreux détails que l'on retrouve dans le film proviennent de ses rencontres avec les vétérans (le trou sur la jetée par exemple). 

 

Un peu plus loin, on le suit avec son directeur photo en hélico ou à bord des avions de combat d'époque ‑les fameux Spitfire‑ à la recherche des techniques qui leur permettront de livrer les images qu'ils souhaitent pour le film (comment donner la sensation de tourner avec une GoPro mais en qualité Imax ?). Impossible par exemple de trouer des avions d'une telle valeur historique pour y fixer d'énormes caméras Imax. Un modèle Yak plus récent fera l'affaire avec une caméra fixée à l'extérieur et un objectif déporté à l'intérieur du cockpit pour la vue subjective. Panavision ne pensait sans doute pas devoir travailler sur un tel projet un jour…

 

La dernière partie revient sur la musique de Hanz Zimmer, essentielle au film, et la façon dont elle a été mise en place. Le fameux « tic‑tac » sous‑jacent provient de la propre montre du réalisateur. On en apprendra plus sur la gamme de Sherpard (structure musicale déjà utilisée dans Le prestige).

 

Un grande et belle interactivité, à l'image du film. 

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