par Cédric Melon
04 décembre 2017 - 16h37

Un jour dans la vie de Billy Lynn

VO
Billy Lynn's Long Halftime Walk
année
2016
Réalisateur
InterprètesJoe Alwyn, Kristen Stewart, Garrett Hedlund, Steve Martin, Vin Diesel, Chris Tucker
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Tout commence en 2005, en Iraq, quand Billy Lynn tente de sauver la vie d’un autre soldat sur le champ de bataille. De retour sur le sol américain, le jeune soldat de 19 ans et son escadron sont accueillis en héros et entament une tournée promotionnelle. Mais Billy Lynn est de plus en plus tourmenté par ses souvenirs et son avenir.


Adapté du livre de Ben Fountain (Fin de mi‑temps pour le soldat Billy Lynn, 2012), mis en scène par Ang Lee (Tigre et Dragon) et doté de moyens de mise en scène séduisants (captation 3D à 120 images par seconde), ce film en forme de satire dénonçant une certaine forme de patriotisme américain primaire ne parvient pas tout de suite à capter l'attention. Son style théâtral et didactique à l'excès rebutent d'emblée.

 

Puis arrive la fameuse mi‑temps du match, lorsque l'escadron de soldats est appelé à participer sur scène au show frénétique d'une fausse Beyoncé (époque Destiny's Child) que l'on ne verra bien sûr que de dos. Les souvenirs traumatiques de Lynn, alors à leur paroxysme, s'entremêlent aux effets pyrotechniques grandioses, à la fanfare pétaradante et aux pom‑pom girls tourbillonnantes, qui se pament pour des héros dont l'image dévote est façonnée depuis leur plus tendre enfance. Ang Lee touche alors du doigt, un peu trop tard, la surimpression schizophrène deux mondes aux antipodes l'un de l'autre et pourtant artificellement connectés pour les besoins de la propagande. 

 

Un film à cheval entre le drame personnel et la satire, à prendre davantage comme un excercice de style. On pourra revoir Mémoires de nos pères de Clint Eastwood ou le Redacted de Brian de Palma. 

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4k
blu-ray
cover
Billy Lynn's Long Halftime Walk
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
07/06/2017
image
1 UHD-66 + 1 BD-50 + 1 BD 3D, 112', toutes zones
1.85
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Hongrois Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Japonais Dolby Digital 5.1
polonais Dolby Digital 5.1
Russe Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Turc Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, danois, néerlandais, estonien, finnois, allemand, grec, hébreu, hong-kongais, islandais, italien, japonais, lituanien, norvégien, polonais, portugais, roumain, russe, serbe, slovaque, slovène, espagnol, suédois, turc, arabe, bulgare, croate, tchèque
10
10
image

Tourné en 3D à 120 images par seconde (au lieu des 24 habituelles) puis transféré sur un Digital Intermediate 4K, Un jour dans la vie de Billy Lynn est un film étonnant, d'autant plus en 4K HDR 60 images/seconde. La norme 3D n'existant pas sur Ultra HD Blu‑Ray, les 120 images originelles (60 par‑œil) se sont transformées en 60. Néanmoins, ce titre reste une première technique.

 

Les scènes de guerre au look cheap sur le Blu‑Ray (faute de moyens) se voient ici bardées d'éclaboussures de sang numérique qui font froid dans le dos. Le rouge vermillon inonde l'écran, une vraie boucherie. On a davantage l'impression d'être devant le sujet d'un grand reporter de guerre que devant un film de cinéma mis en scène. L'effet est voulu, dommage pour le manque de moyens, d'envergre et de figurants qui décrébilise le tout.

 

Mais la prouesse technique est bel et bien visible lors de la grande séquence du film. Une mi‑temps filmée comme un show d'ouverture des J.O. ne laissant aucun des recoins de l'image vide d'action ou de pyrotechnie. Une puissance visuelle (et sonore) qui réveille (dans tous les sens du terme) et prend tout son sens en 4K HDR. Les explosions, feux d'artifice et écrans géants dévorent littéralement l'image. L'impression d'immédiateté recherchée par Ang Lee fonctionne alors à 100%, idem pour l'immersion (cf. la section Bonus). On apprécie aussi la fluidité extrême de l'image (étonnant mais on s'y fait assez vite) et le niveau de détail atteint. 

 

Une séquence magistrale que l'on doit aussi aux techniques d'éclairage nouvelles adaptées au mode de captation 3D à 120 images/seconde (on apprend dans les bonus que le HFR nécessite un éclairage cinq fois supérieur à la normale). Note maximale au final pour l'innovation et son morceau de bravoure visuellement épatant.

8
10
son

La bande‑son varie entre calme presque total lors de nombreuses séquences, quelques scènes plus vivantes (interview du groupe de soldats et première rencontre du héros et de la pom‑pom girl) et furie lors de la mi‑temps du match de football US, avec moult flasbacks sur le théâtre des opérations irakien.

 

Cette dernière constitue le morceau de bravure de Billy Lynn avec une spatialisation exemplaire à grand renfort de fanfare, pétards, feux d'artifice, fusil‑mitrailleurs, explosions de tirs, lance‑roquettes… Bref, ça envoie du bois aux quatre coins de la pièce Home Cinéma, avec beaucoup de dynamique et de précision, le tout parfaitement soutenu par l'activité du caisson de basses.

 

Même remarque pour les dialogues, toujours d'une impeccable clarté, et la musique, présente mais jamais envahissante pour un équilibre parfait tout au long du film. Quand à la VF seulement Dolby Digital, rien à faire, tout redescend brutalement, sans parler du doublage (le chef de section perd en crédibilité) qui modifie sensiblement leur personnalité. Forcément, c'est moins bien… VOST fortement conseillée.

5
10
bonus
- Technologie as art : changing the language of cinema (5')
- Scènes coupées (10')
- À la bataille, sur le terrain (19')
- Réussir le casting (11')
- Recréer la mi-temps (6')
- La fratrie du combat (4')
- Blu-Ray 3D, Blu-Rayet copie digitale du film

Ang Lee ou la douceur incarnée revient dans les bonus du Blu‑Ray 2D sur l'origine et son film et la couleur qu'il a souhaitée lui donner. La partie technique est sans doute la plus intéressante : les essais caméras pour cette grande première en 3D à 120 images par secondes, la mise en place de la fameuse mi‑temps (il a fait appel à un spécialiste des J.O. et des concerts, notamment ceux de Michael Jackson), ou encore les écueils à éviter avec ce genre de captation ultra‑précise (pas de maquillage et rasage de près trois fois par jour obligatoire pour les comédiens hommes).

 

Un autre module montre l'entraînement militaire réellement subi par les jeunes comédiens du film. Nul doute après cela qu'ils resteront liés pour la vie autour d'une certaine idée du dépassement de soi.

 

Enfin, le court bonus Technologie as art : changing the language of cinema, visible uniquement sur le disque 4K, laisse place au réalisateur qui s'attache à expliquer son objectif de se rapprocher le plus possible de la vision humaine avec le 120 images/seconde, moins de distance, plus de réalisme : « Nos yeux sont des lentilles », conclue‑t‑il.

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