par Carina Ramon
07 décembre 2017 - 11h42

Valérian et la cité des mille planètes

VO
Valerian and the City of a Thousand Planets
année
2017
Réalisateur
InterprètesDane Dehaan, Cara Delevingne, Clive Owen, Rihanna, Ethan Hawke, Kris Wu
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

On aurait adoré rendre hommage au travail incontestable de Luc Besson, à son savoir‑faire indéniable, à son talent (il l'a prouvé à maintes reprises), à sa vision qui le pousse depuis tant d'années à voir toujours plus grand (sa Cité du Cinéma à Saint‑Denis en est le plus parfait exemple). Peut‑être trop grand dans le cas de Valérian.

 

En réalisant Valérian et la cité des milles planètes d'après la BD de Christin et Mézières, Luc Besson n’a pas seulement fait le film le plus cher de toute l’histoire du cinéma français, il a aussi fait le film français le plus écolo, recyclant le cinéma des autres à la vitesse d’un gamin tapotant sur une tablette numérique : Avatar, Star Trek, Total Recall, Blade Runner, Edge of Tomorrow, Star Wars (les deux trilogies) et même Roger Rabbit, tout y passe. Pompage ou hommage, qu'importe, on n’a même pas le temps de tout référencer. Le problème, c’est qu’au passage, il en oublie de raconter une histoire claire, se déroulant au moins dans une unité de lieu. On comprend vaguement qu’il faut que nos deux héros sauvent une bébête qui « pond » par la carapace des perles magiques pour le salut de rescapés d’un génocide qui habitaient jadis sur une planète merveilleuse, mais dont les décors donnent l’impression que Mario et Luigi vont surgir en kart sur la plage à tout moment. So what ?

 

Au final, le film ressemble à une succession d’économiseurs d’écran Microsoft sans âme ni relief (on parlera de l'absence de HDR sur cette édition un peu plus loin). Les personnages sont à la même enseigne, sans chair, sans vie. Et ce ne sont pas les dialogues qui remontent la barre.

 

Si Luc Besson est bourré de talent, il semblerait qu'avec le temps qui passe, il ne sache plus raconter une histoire, enfermé depuis trop longtemps dans sa tour d'ivoire et ses succès passés. Manque d’humilité, d’écoute ? Peut‑être. Mais surtout manque d'ambition, dans le sens de se concentrer sur l'essentiel : une histoire avec des personnages à dimension humaine. Et dire que Luc Besson aurait pu faire quinze fois Le grand bleu avec le budget de Valérian. Un film d'enfant (trop gâté).

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4k
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Valerian and the City of a Thousand Planets
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
04/12/2017
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 136', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
SDR
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Français Audiodescription
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
5
10
image

S'il est un domaine que Luc besson maîtrise ici, c'est bien celui de l'image, des effets spéciaux, capable de rivaliser sans honte avec un certain cinéma US. Foisonnant, luxuriant, imaginatif et percé par quelques belles trouvailles (on a beaucoup aimé le stylisme), le film coche toutes les cases du film de SF à gros budget, jouant à toute vitesse avec les différents univers et leurs bébêtes respectives. Si tout cela n'est pas vraiment au service d'une histoire, force est de constater la maîtrise totale. Cette édition 4K Ultra HD Blu‑Ray tombait donc à point nommé pour exploiter la grande force du film. Enfin sur le papier…

 

Quelle ne fut pas notre surprise en enfournant la galette… Tout est là, bien présent, mais sans y être vraiment. Tout semble terne alors que l'écran a un véritable feu d'artifice visuel sous le pied. Verdict : pas de HDR, en encore moins de HDR Dolby Vision (alors que l'édition US a tout ce qu'il faut là où il faut). On rebidouille notre lecteur, rien. On peste. On voit le film. Désappointés. Il doit y avoir une erreur… Europa n'a pas pu oublier le HDR sur son tout premier titre 4K UHD ? Si ?

 

Après vérification auprès du studio, faute de temps pour une sortie avant les fêtes, décision fut prise de sortir le film en Ultra 4K sans HDR. Adieu brillance, velouté, vernis et couleurs bigger than life. Un choix marketing étrange qui va à l'encontre totale des capacités visuelles du film, et qui questionne : pourquoi les USA ont‑il eu le temps et pas la France ? Alors que le réalisateur est Français et qu'Europa est une société française ? Au final, les consommateurs français disposent donc d'une version moins aboutie que d'autres (Américains, Britanniques, Canadiens…), plus chanceux. À défaut de décrocher le titre de l'image 4K Ultra HD HDR de l'année (et Dieu sait si on y croyait fort), l'édition française de Valérian décroche le titre de l'image 4K Ultra HD SDR 2017. En gros, l'équivalent du Blu‑Ray via un bon Upscalling (TV Sony ou Philips par exemple). Heureusement, il existe une autre version du film avec HDR, la version US, toutes zones, on le rappelle. Et taillée à 100% pour ce Valérian pétaradant.

8
10
son

Côté son, impossible d'être déçus. Le Dolby Atmos VO/VF fait son œuvre ou presque, les effets hauteur étant plutôt chiches. Heureusement, ils sont réussis, notamment au début du film lors de la chute des vaisseaux sur la planète Mül. On aurait juste aimé en profiter plus souvent.

 

Sinon, ça va et ça vient littéralement dans tous les sens avec une activité surround extrêmement riche. De même, l'espace frontal est parfaitement exploité : on distingue parfaitement les divers plans sonores, du plus proche ou plus lointain et les panoramiques audio remarquables (cf. la séquence de la course‑poursuite de Valérian dans la station‑cité des mille planètes). Le film se prête corps et âme (ce qu'il en reste) à une pluie de détails sonores, de gimmicks, de passages de vaisseaux, d'assauts armés et de musique plein pot. Une belle démo qui laisse la place aux dialogues, toujours cristallins et péchus (on ne parle pas du fond, hein ?). 

 

Bref, tout est prétexte à faire la fête. Le tout magnifié par tout un tas d'objets et de gadgets high‑tech rigolos et très bruyants. Une VO festive, bardée de détails et d'astuces, qui nous ramène enfin du côté de la SF (en VF, les personnages perdent de son intérêt, la faute à des doublages moins naturels, comme souvent). Atmosphérique, opératique, bling‑bling, on vous laisse juge mais il y a du watt à revendre. Le canal LFE ne s'est pas encore remis de sa soirée.

0
10
bonus
- Aucun

N'ayant pas reçu le Blu‑Ray simple inclus dans cette édition, impossible de vous parler des bonus et donc de leur attribuer une note. Sachez juste qu'Europa édite aussi un coffret Collector Édition Limitée Blu‑Ray 4K + BD 3D + Blu-Ray + DVD.

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