par Carole Lépinay
17 septembre 2017 - 19h34

Alien Covenant

année
2017
Réalisateur
InterprètesMichael Fassbender, Katherine Waterstone, Billy Crudup, Danny McBride, Demian Bichir, Carmen Ejogo
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Sillonnant l’espace à la recherche d’une planète colonisable, les membres du vaisseau Covenant font une découverte extraordinaire : un havre édénique encore inexploré. Mais bien vite le capitaine Branson (James Franco) et son équipage comprennent l’hostilité du territoire, peuplé d’aliens.


Après Prometheus (2012), déjà tout entier tourné vers des problématiques créationnistes, Ridley Scott réitère l’expérience et en rajoute une couche en même temps qu'il rompt définitivement avec l’authenticité qui a hissé sa première série B de science‑fiction au rang de film culte, il y a trente‑huit ans (Alien).

 

En roue libre totale, le scénario du tandem Jack Paglen et Michael Green (Logan, Green Lantern, Transcendance) va piocher dans des références écrasantes ‑du Valhalla wagnérien à la poésie crépusculaire de Lord Byron‑ de sorte que David (Michael Fassbender), l’androïde malintentionné et gardien du royaume des « xénomorphes » (aliens pour les intimes), puisse gloser à sa guise du spectacle eschatologique dont il est le créateur.


Le mystère autour du « huitième passager » (jadis effroyablement organique) est sapé en faveur d’une prolifération de bestioles excitées tout numérique. Or, la force de la créature originale reposait sur sa capacité pernicieuse de dissimulation, sa suggestion esquissée dans le champ, son essence inintelligible, qui préludaient enfin au carnage en huis clos. Ridley Scott, amnésique ou désinvolte ?

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4k
cover
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
13/09/2017
image
1 UHD BD-66 + 1 BD-50, 122', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais TrueHD 7.1
Anglais Audiodescription
Espagnol DTS 5.1
Allemand DTS 5.1
Italien DTS 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, espagnol, danois, néerlandais, finnois, allemand, italien, norvégien, suédois
10
10
image

Absolument rien à redire, le contrairement nous aurait étonné. Quel spectacle visuel ! On commence fort dès le prologue avec la chambre monacale de David et de son créateur, baignée d'une lumière blanche enveloppante, dévoilant au fond des paysages glacés grandioses. Rien de mieux pour faire péter le HDR, donner du relief et de la brillance à une scène pourtant tournée en numérique (comme tout le film d'ailleurs).

 

On passe ensuite au bleu noir, ambiance lugubre que l'on quittera plus, encore une fois parfaitement retranscrite sur ce disque 4K UHD. La différence avec le Blu‑Ray classique saute aux yeux sur les éclairages, qu'ils soient artificiels à bord de Covenant ou plus naturels dans l'antre de David. De nombreux détails en arrière‑plan sont ainsi révélés, les clair‑obscurs magnifiés. Idem pour les rares touches de couleur, notamment les plaies ouvertes sur les pauvres membres de l'équipage condamnés laissant s'échapper les nouveaux aliens (dos, gorge, poitrine, tête, ça gicle bien rouge de partout). Entre les blancs laiteux et les monochromes d'outrenoir, nos yeux n'en reviennent pas du grand écart opéré à chaque séquence avec une infinie douceur.

 

Magré un master 2K upscalé, Alien Covenant offre une qualité visuelle tout simplement exceptionnelle. Le film réussit là où d'autres attaquent trop fort et nous plongent d'emblée dans un monde totalement artificiel. Dans la nature comme au cinéma, Ridley Scott le sait bien et le prouve, tout est question d'équilibre. 

10
10
son

Certes, la piste française DTS 5.1 est honorable et fait le job en ce qui concerne le spectable Surround, mais la voix de Mother ne colle pas du tout à l'entité algorithmique chargée de la sécurité à bord de Covenant. D'une voix binaire et froide en VO, on passe à un ton beaucoup plus féminin et âgé en français. Cela ne fonctionne pas, voire casse l'ambiance.

 

Une raison de plus donc pour préférer la VO Dolby Atmos. Si les scènes de pure démo ne sont pas si nombreuses (le film est davantage philosophique que démonstratif), certaines savent pourtant se démarquer comme celle du sauvetage final, alors que le plus puissant des xénomorphes s'est accroché à la carlingue du vaisseau. La grue, les décharges des armes, les cris, les communications, tout est hyper‑réaliste et immersif, un peu comme si vous aviez fait cela toute votre vie : dégommer de l'alien sur une planète inconnue, le tout accroché à un filin en pleine tempête.

 

Le reste du temps, ce sont les ambiances (pluie, tornades, orages, ronronnement du vaisseau et aliens) qui occupent l'espace et nous encerclent de façon atmosphérique. Les scènes à bord du Covenant font preuve d'une multitude de gimmicks sonores qui jaillissent tout à tour de toutes les enceintes de la salle Home Cinéma. Le score de Jerry Goldsmith, par petites touches mystérieuses, prouve que c'est bien l'équilibre qui a été recherché en priorité. Et on approuve.

7
10
bonus
- Commentaire audio de Ridley Scott
- Douze scènes coupées et rallongées dont le prologue (18')
- USCSS Covenant : présentation de Walter, photos, le dernier dîner (15')
- Secteur 87 Planète 4 : Dans l'intervalle, les expériences de David, les croquis de David (10')
- Masterclass de Ridley Scott (55')
- Galerie de production

Nous retiendrons ici que le commentaire audio de Ridley Scott qui se trouve sur le disque 4K contrairement aux autres bonus (90 minutes) réunis sur la galette Blu‑Ray classique. Un commentaire audio assez dense où le réalisateur ne revient jamais sur ses inspirations ou ses références cinématographiques, mais plutôt sur le scénario, son jeu avec les spectateurs (qui est Walter, qui est David ?) et le tournage de certaines scènes.

 

On apprend ainsi (ATTENTION SPOILER) que l'idée des fœtus d'aliens réingurgités par David à la fin du film lui est venue d'un autre de ses films, Cartel, où certains passeurs femmes avalaient des petites boules de cocaïne pour leur faire passer les frontières. À la toute fin du film, David évolue dans une imperceptible mais tenace ambiance « Troisième Reich ». Se souvenant d'un documentaire montrant le Führer dans son « Nid d'aigle » bavarois, Ridley Scott avoue avoir pensé à ajouter un claquement de bottes pour une référence directe à Hitler. Ce qu'il ne fit pas afin de rester dans l'évocation.

 

Au‑delà de l'analyse filmique, le réalisateur revient sur l'évolution de la robotique, des effets en cascade dévastateurs pour l'homme qui peuvent ou pourront en découler. Un sujet qui, visiblement, le passionne. On veut bien le croire.

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