Le fondateur
En 1954, Ray Kroc, un VRP dans une mauvaise passe, fait la connaissance des frères Dick et Mac McDonald. Les deux hommes ont inventé un nouveau concept de restauration rapide et efficace qui rencontre un gros succès à San‑Bernardino en Californie. Kroc, persuadé du caractère révolutionnaire de leur idée, convainc les frères McDonald de franchiser leur méthode. Les désaccords entre Kroc et les deux entrepreneurs, très attachés à la qualité et au service, se multiplient. Kroc, soucieux de développer à marche forcée la marque McDonald, entreprend de déposséder ses deux associés.
Un film étonnant qui révèle les origines guère reluisantes de l’empire McDonald. Le récit, nourri par une reconstitution élégante des années 50, est d’autant plus passionnant qu’il ne verse pas dans la caricature. Le fondateur est moins l’histoire d’un vol que celle d’une collision entre une idée innovante et un négociateur implacable qui lui donne une dimension industrielle.
Le film, qui se regarde comme un véritable thriller malgré une mise en scène très sage, est tout entier porté par un scénario ciselé et habité par un Michael Keaton (Kroc) exceptionnel. Le comédien parvient à montrer de concert à la fois les bons et les mauvais côtés de Ray Kroc. L’homme d’affaires, doté d’une inlassable énergie et d’une totale absence de scrupules, passe du statut de semi‑bonimenteur à celui d’impitoyable capitaine d’industrie de manière convaincante et étayée.
Le récit, ni hagiographie, ni à charge, a l’intelligence de tenter et réussir en grande partie un constat objectif des forces en présence et de laisser le spectateur se faire son propre avis.