Ghost in the Shell
Le Major (Scarlett Johansson) combat la criminalité grâce à ses fonctions cybernétiques. Autrefois humaine rescapée d’un accident, elle s’est réincarnée en production hybride de laboratoire sous la protection du Docteur Ouelet (Juliette Binoche). En tentant de contrer les assauts d’un mystérieux hacker, Major ouvre une brèche sur son passé, elle réalise alors les véritables desseins de ses créateurs…
Mais qu’est‑il donc advenu des puissantes problématiques soulevées par le manga de Masamune Shirow en 1989 ? Son récit visionnaire avait aussi engendré l’Anime devenu culte de Mamoru Oshii (1995). Dans l’objectif peu inspiré du réalisateur de Blanche‑Neige et le chasseur, la désintégration galopante de l’humanité au profit d’une intelligence artificielle virale devient une bluette pixélisée entre êtres humains convertis de force à l’ère robotique, soit la justicière Major et le méchant rafistolé Kuze (Michael Pitt).
Outre l’emballage futuriste en accord avec le décorum originel, l’amnésie contrariée du cyborg plombe le scénario et laisse la porte ouverte aux clichés paresseux, la mère éplorée, la jeune femme rebelle et marginale, la recherche obsessionnelle d’un bout de soi tandis que le monde flanche, tout y passe.
Coutumière des héroïnes de science‑fiction, Scarlett Johansson (Avengers, Lucy, Under the Skin) donne dans la complexité protéiforme, tantôt dame de fer, tantôt livrée dans une version nude, elle souligne au moins un trait essentiel de l’univers de Shirow, le corps érotisé bien que machine en devenir.