50 nuances plus sombres
Exit Sam Taylor‑Johnson et son adaptation cramée de Cinquante nuances de Grey, premier tome de la saga gentiment SM de E.L. James. Cette fois, c'est le réalisateur de la plupart des épisodes de House of Cards saison 1, James Foley, qui filme les ébats entre le milliardaire Christian Grey et la belle ingénue Anastasia Steele, apporte un humour totalement absent du premier opus (merci la partition tout en légèreté de Danny Elfman) et développe avec le scénariste Niall Leonard ‑marié à l'auteure‑ l'aspect psychologique de leur relation en pleine mutation.
Dans cette suite plus sombre (ça croustille, ne boudons pas notre plaisir), Grey se livre sur son passé traumatique comme preuve d'amour et Ana ne passe plus pour la quiche plus que parfaite de ses débuts. Foley rattrape donc le tir et prépare la saga à son troisième opus (en salles à la Saint‑Valentin 2018) tout en ne faisant pas l'impasse sur les incontournables du genre : les balades en hélico à 10 plaques, les ascenseurs chauds comme la braise, le penthouse de rêve et les incursions dans la fameuse chambre rouge bardée de jouets pour adultes consentants.
Reste que la saga porno soft de E.L. James aurait sans doute gagné à être adaptée en mini‑série plutôt qu'au cinéma pour un peu plus de liberté dans le ton et la forme. On sent aussi Foley coincé par son histoire, somme toute hyper‑simpliste.