par Carole Lépinay
10 juillet 2017 - 09h22

Split

année
2017
Réalisateur
InterprètesJames McAvoy, Anya Taylor-Joy, Betty Buckley, Haley Lu Richardson, Jessica Sula, Izzie Coffey
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Kevin Wendell Crumb (James McAvoy, Professeur Xavier dans X-Men) est un cas pathologique inédit, suivi de près par sa psychiatre Karen Fletcher (Betty Buckley), il lui a révélé vingt‑trois personnalités. Un jour, l’une d’entre elles le pousse à kidnapper trois adolescentes…


De Maniac (William Lustig, 1980) aux séries inégales des Hostel (Eli Roth) et Saw (James Wan), le torture‑porn n’a cessé de réitérer ses caractéristiques intrinsèques, soit un huis clos flanqué d’une poignée de captifs(ves) en position de victimes absolues, dès lors qu’un serial killer prenait plaisir à les martyriser.

 

M. Night Shyamalan, qui recourait au found‑footage et l’employait judicieusement dans son formidable The Visit (une très bonne surprise compte tenu des navets friands du procédé), convertit le point de vue du tortionnaire unique en un patchwork de personnalités réunies dans un seul corps. Ainsi, toute une série de mimiques, postures, accents avec ou sans zozotement et tenues vestimentaires ont raison de la personnalité originelle de Kevin, lequel devient, à la suite de convulsions déroutantes, Dennis, Patricia, Barry, Orwell, Jade, Hedwig…

 

Loin de la représentation figée d’un ravisseur, le cinéaste exhume par ailleurs la dialectique de la proie et du prédateur, d’où les souvenirs de Casey (Anya Taylor‑Joy) dans lesquels elle se revoit petite fille chassant avec son père et un oncle inquiétant. Kevin et l’adolescente partagent tous deux une enfance traumatique, si bien qu’un rapport gémellaire s’établit bientôt entre eux.


Connu pour ses twists magistraux, Shyamalan ne déroge pas à la règle, il introduit même une nouvelle, le jeu de rôle(s), comme grand fournisseur de suspense. Mention spéciale à l’impressionnante performance de James McAvoy au passage.

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4k
cover
- de 12 ans
Prix : 29,99 €
disponibilité
27/06/2017
image
1 UHD BD-66 + 1 BD-50, 117', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Tchèque DTS 5.1
Polonais DTS 5.1
sous-titres
Français, anglais, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois, tchèque, polonais, grec, chinois
8
10
image

Impossible de prendre à partie cette image de toute beauté, aussi solide techniquement qu'esthétiquement parlant. Le film n'a pas été tourné en 4K d'origine (2,8K avec Digital Intermediate 2K), mais le résultat est impressionnant. Aussi sombre que lumineuse, elle étonne par sa précision (on pourrait toucher du doigt les résidus de poudre et volutes de fumée), ses couches de vernis successives et sa profondeur donnant à ce huis clos des allures de labyrinthe sans fin. 

 

Le HDR permet par rapport au Blu-Ray déjà parfait d'ajouter de la visibilité dans certains recoins de l'image, une brillance inattendue sur certains objets, donc du relief, et de gagner en détail sur les décors. Les noirs sont aussi plus massifs, certaines couleurs (rares) plus pêchues. 

8
10
son

Un très beau sound design, entre roulements d'infragraves et sonorités métalliques. Tout ce qu'il faut pour nous mettre mal à l'aise et faire grimper le suspense illico.

 

Si certains coups de fusil et effets subits font sursauter, la partie « dialogues » a particulièrement été travaillée sur les canaux avant et la centrale. Le jeu d'acteur basé sur autant de personnalités étant primordial (VO à privilégier fortement même si la VF, simple DTS, est de qualité), il fallait à chacun leur laisser une place et adapter les ambiances Surround en fonction de leur humeur. C'est chose faite et on apprécie à la perfection chaque détail, chaque intonation. Un très bon équilibre des multiples forces en présence.

7
10
bonus
- Fin alternative (1')
- Scènes coupées (avec introductions optionnelles du réalisateur) (26')
- Making of (10')
- Tous les visages de James McAvoy (6')
- Dans la peau du réalisateur : M.Night Shyamalan (4')

Des bonus qui se trouvent sur la version Blu‑Ray simple incluse. Issue du script original, la fin alternative paraissait peu convaincante pour le réalisateur (il nous fait part de ses orientations à travers une brève intro). Jugée trop sombre et peu révélatrice, elle fut finalement mise de côté afin de mettre davantage en avant les motivations profondes de la Bête qui sommeille en Kevin (voir son ultime confession face au miroir à la fin du film).

 

Casey marginalisée lors de la séquence introductive, l’attirance du docteur Fletcher envers l’un de ses jeunes collègues, les avis partagés des trois ados au début de leur détention… Parfois trop explicites ou carrément éloignées du sujet, le réalisateur justifie pourquoi certaines scènes ont été coupées au montage.

 

« Il y a‑t-il un moyen plausible de croire en l’inconnu ? ». M. Night Shyamalan s’interroge sur la façon dont il a amené le surnaturel dans un thriller en huis clos. Il évoque les correspondances que Split peut entretenir avec son film de jeunesse Incassable. Ses acteurs s’entendent tous sur un point : un script particulièrement tordu leur est tombé entre les mains. « Il sait ce qu’il veut », un moteur fondamental chez le cinéaste, reconnu à l’unanimité par ses acteurs et producteurs. Son sens quasi intuitif de la direction d’acteurs déterminant l'incarnation de leur personnage lors du tournage. 

 

Enfin, un focus sur la prodigieuse facilité avec laquelle James McAvoy passe d’une personnalité à autre (et tout cela dans un même plan). Sa performance est saluée par toute l’équipe. L’acteur confie avoir répété neuf fois plus que d’habitude, travaillé sur sa voix, son type d’élocution, ses accents…

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