Rogue One
Jyn est la fille de Galen Erso, l’ingénieur qui a conçu à son corps défendant l’Étoile de la mort pour l’Empire. Devenue aventurière après de longues années de clandestinité, Jyn fait tandem avec Cassian, un officier rebelle, et quelques autres guerriers pour tenter d’exfiltrer son père. Galen a en effet construit l’Étoile de la mort avec une faille de sécurité qui en faciliterait la destruction. Les aventuriers vont ensuite se lancer dans une périlleuse mission pour récupérer les plans de l’arme suprême de l’Empire, désormais quasiment achevée.
Ce tout premier spin off de la saga Star Wars a de grandes ambitions : raconter dans un prequel à Star Wars : un nouvel espoir comment les Rebelles ont pu récupérer les plans de l’arme suprême de l’Empire pour la détruire. Un film d’espionnage et de guérilla sans le moindre Jedi. Une œuvre chargée de combler nombre d’aspérités dans la trame d'Un nouvel espoir. Un récit qui, si l’on excepte de spectaculaires mais courtes apparitions de Dark Vador, ne comporte quasiment que des nouveaux personnages.
Autant le dire tout de suite : la mission est accomplie avec un brio bluffant. Le film opte pour un look commando ‑les aventuriers ne sont que des soldats de fortune‑ et une réelle noirceur, assez surprenante pour une production Disney. Malgré d’épisodiques soucis de rythme, le récit est passionnant et doté de séquences très spectaculaires : citons pêle‑mêle l’hallucinante destruction d’une ville pour un « essai » de l’Étoile de la mort ou encore la monumentale attaque des archives de l’Empire.
Au passage, le réalisateur Gareth Edwards (voir son très bon premier film Monsters) réussit à créer des personnages iconiques instantanés comme K‑2SO, émouvant droïde de combat impérial reprogrammé par les Rebelles. Il offre aussi une scène magistrale mais inracontable pour cause de spoiler au « guest » de son film, le terrifiant Vador.
Edwards, assumant sans faux‑semblant la tonalité désespérée de son film, s’avère en prime un brillant chef‑d’orchestre lors d’une séquence de bataille qui se déroule à la fois sur terre, dans les airs et dans l’espace. Cerise sur le gâteau, Rogue One trouve moyen dans son épilogue de raccorder ‑et sans trace de soudure !‑ son récit crépusculaire au démarrage d’Un nouvel espoir, pourtant filmé voilà quarante ans. Chapeau !