Assassin's Creed
Le criminel Callum Lynch échappe à la mort pour être soumis à l’Animus, une machine révolutionnaire créée par Sofia Rikkin. L’Animus catapulte Lynch dans la peau et les souvenirs d’un de ses ancêtres, Aguilar, féroce guerrier espagnol du XVe siècle. Lynch découvre qu’Aguilar faisait partie de la société secrète des Assassins, engagée dans une lutte mortelle contre les Templiers assoiffés de pouvoir. Il comprend aussi que Sofia et sa machine œuvrent pour les Templiers et l’utilisent pour localiser la pomme d’Eden, un puissant artéfact qu’Aguilar devait protéger à tout prix.
Ce déconcertant et original récit de voyage dans le temps est attrayant, même pour ceux qui n’ont pas joué à la saga vidéoludique Assassin’s Creed dont il est inspiré. Le réalisateur Justin Kurzel, qui avait déjà tourné Macbeth avec le tandem Michael Fassbender (Lynch/Aguilar) et Marion Cotillard (Sofia), met au service de l’histoire sa science du détail et des images élégantes.
Le duo Fassbender/Cotillard livre par ailleurs une performance impeccable, enrichie par une secrète mais nette tension amoureuse entre leurs deux personnages. À noter aussi, la performance bien flippante de Denis Ménochet (Spotless) dans le double rôle d'un terrifiant soudard espagnol et d'un gardien de prison implacable. Les trois séquences dans l’Espagne du XVe siècle sont enfin l’occasion de bagarres intenses, très spectaculaires tant en termes d’acrobaties que de violence.
Malgré toutes ces belles qualités, la sauce ne prend qu’en partie à cause d’un scénario manquant d’enjeu. Justin Kurzel et ses auteurs paraissent avoir estimé ‑pas tout à fait à tort‑ que le contexte et les personnages étaient déjà fort complexes à exposer. Du coup, une fois posés tous ces préalables, le film repose sur la seule quête effrénée de la fameuse pomme d’Eden.
Autre erreur : le film est clairement conçu comme le premier épisode d’une future saga. Ce postulat a conduit le réalisateur à étriquer un peu plus l’épilogue, offrant du coup une conclusion assez frustrante d'un point de vue narratif. Ce pari sur l’avenir paraît hypothéqué par le box‑office honorable mais néanmoins très en dessous des attentes des producteurs.
Contrairement à ce qu’on pouvait espérer au regard des indéniables efforts artistiques mis en œuvre, Assassin’s Creed ne sera pas le chaînon toujours manquant reliant avec succès les univers du cinéma et du jeu vidéo.