- Commentaires audio de Wes Craven et son producteur Peter Locke (90')
- Commentaire audio des acteurs Michael Berryman, Janus Blythe, Susan Lanier et Martin Speer
- Fin alternative en HD (13')
- Wes Craven, grand réalisateur de Hollywood (26')
- Entretien avec Stéphane du Mesnildot, rédacteur aux Cahiers du cinéma (16')
- The Desert Sessions, entretien avec Don Peake le compositeur du film (11')
- Bêtisier et coulisses du tournage (19')
- Bandes-annonces
- Spot TV
- Livret de 200 pages
- La colline a des yeux 2 (1985) pour la première fois en Blu-Ray
- DVD du film original
C’est avec beaucoup d’humour et d’anecdotes croustillantes que Craven et son producteur reviennent sur leurs souvenirs de tournage. Deux New‑Yorkais rendus dans le désert américain pour une expérience cinéphilique complètement borderline, il faut dire que ce n’était pas courant à l’époque…
Wes Craven nous fait partager une parcelle de sa vie intime et professionnelle. Bercé par les productions Disney et les évangiles de l’Église baptiste, le futur « maître de l’horreur » grandit dans une famille puritaine et découvre le cinéma sur le tard, le coup de foudre opère. Il nous confie chacune de ses galères, entre les projets qui capotent et, pourtant, la résistance d’une furieuse énergie créatrice. Après l’écriture du scénario de Freddy, les griffes de la nuit, il n’hésite pas à revendre ses objets de valeur (dont ses guitares de collection) et hypothèque sa maison dans le but de réaliser son film.
Il revient sur la saga Scream et sa collaboration avec le scénariste Kevin Williamson, le cinéaste croit fermement à l’adage « pas de bons films, sans bons scénarios ». Et dire qu’au départ, il n’était pas spécialement emballé par le projet… On apprend par ailleurs l’origine du masque qui singularise la formidable saga : posé sur un lit dans une maison de grand‑mère à Santa Rosa, celui-ci appartenait à un collectionneur de masques de Halloween. En menant sa petite enquête, Craven découvre que le masque est référencé depuis les années 50 par une petite entreprise familiale implantée en Nouvelle‑Angleterre.
Disparu le 30 août 2015, c’est avec beaucoup d’émotion que nous assistons à cette fin d’entretien, dans laquelle Wes Craven nous confie ne jamais revoir ses films (si toutefois l’occasion se présentait, il opterait davantage pour Les griffes de la nuit (un masterpiece très personnel et écrit sans commande), plutôt que La dernière maison sur la gauche qu’il juge trop crû et difficile. Les remerciements touchants à ses fans sont d’autant plus poignants à la fin du reportage.
Stéphane du Mesnildot revient aussi aux origines du survival en citant une matrice incontournable : Les chasses du Comte Zaroff de 1932 (Irving Pichel, Ernest B. Schoedsack). Rattaché à l’espace et défini par une régression pulsionnelle, le genre s’épanouit dans le contexte tourmenté de l’Amérique des Seventies. À travers son analyse pointue, le critique relève les mythes fondateurs et les valeurs du pays, inversés puis malmenés avec beaucoup de pertinence (et d’ironie) dans le film de Craven. Le cinéaste redéfinit la préhistoire des États‑Unis, du socle des premiers Indiens, on passe à des créatures imaginaires pourtant façonnées par un modèle patriarcal. La famille dans toute sa splendeur dégénérée !
Don Peake, le compositeur de la fameuse bande originale dissonante de La colline, a été recruté dans un groupe de méditation. Il revendique l’idée d’une musique en phase avec l’image, bien qu’après le visionnage du film, il était incapable de travailler la nuit tant celui-ci l’avait terrifié. Le jour donc, il planche dessus dans son studio situé Wonderland Avenue (en face de chez Ray Manzarek, toute une époque…). Au départ, Wes Craven trouve la bande‑son horrible et complètement inaudible, Don Peake se défend en précisant qu’elle illustre parfaitement l’horreur distillée dans le film. On n’ira pas le contredire.