Gods of Egypt
Il y a des films qui semblent arriver trop tard (après 300, après Prince of Persia : les sables du temps, après Le choc des titans, après Exodus…), qui ne parlent à personne (du moins pas à la presse qui a descendu le film en flèche), qui recyclent les comédiens spécialistes du genre ou trop à la mode (Gerard Butler, alias Mr Gros Bras, Nikolaj Coster‑Waldau, Monsieur Game of Thrones), en bref, qui partent avec une enclume aux pieds. Et puis il y a le public, si ce n'est curieux, avide de blockbusters tout frais.
Énorme succès aux USA, scorant comme jamais en vidéo, le Gods of Egypt d'Alex Proyas (réalisateur perdu depuis Dark City en 1998 et I, Robot en 2004) est en fin de compte une bonne surprise. Trois raisons. Un : lorgnant plus du côté du film d'action fantasy que du péplum, Gods of Egypt ressemble à un gros Indianna Jones exotico‑antique, ce qui n'est pas banal. Deux : Alex Proyas parvient à insuffler suffisamment d'humour, de couleurs et de poésie à son univers pour décoller du premier degré habituel et apporter un petit supplément d'âme salvateur. Trois : zéro temps mort, tout passe très vite, aussi bien le film que sa trace dans notre mémoire d'ailleurs.
Un drôle de mirage donc, mais qui saura contenter les amateurs d'aventures mythologiques prêts à se lancer sur la piste de deux Dieux et frères ennemis. Dépaysant !