Creed - L'héritage de Rocky Balboa
Difficile à croire et pourtant, l’énième retour de Rocky sur grand écran (après Rocky Balboa en 2007) est non seulement une réussite, mais il permet aussi à Stallone de livrer une de ses meilleures prestations dans la peau de l’un de ses personnages cinéma les plus emblématiques avec John Rambo (cliquer pour accéder au test HD).
L’exploit est d’autant plus exceptionnel qu’il était inattendu. À l’instar de son personnage, le comédien décide d’apparaître fatigué, exsangue, le lifting douteux, le teint cireux et malade (le comédien est atteint d'une paralysie faciale déformant son visage et gênant de plus en plus son élocution). Tout son vécu est ici mis au service d’une nouvelle histoire dans laquelle Rocky a fait table rase de son passé glorieux sur les rings. Il se contente de vivoter dans un restaurant de seconde zone avec, pour les seuls témoins de ses exploits, des photos poussiéreuses accrochées aux murs. Mais lorsqu'un jeune boxeur fait son apparition dans sa vie, fils de son défunt et grand ami Apollo Creed, Rocky retrouve le goût de vivre dans son nouveau rôle de coach à l’ancienne.
Entre fragilité et enthousiasme, le comédien bouffe littéralement l’écran et dose son jeu comme jamais. Aidé par des dialogues savoureux, Stallone comme son personnage font le bilan de leur carrière passée tout en livrant des « instants boxe » bruts et passionnants, à l’instar du combat final qui ne laissera aucun fan sur le bord du ring.
Le jeune réalisateur Ryan Coogler réussit avec Creed là où J.J. Abrams a échoué avec Star Wars. Il redonne vie à un mythe tout en transmettant le flambeau à une nouvelle génération sans jamais trahir son récit, ses personnages et encore moins les fans de Rocky toutes générations confondues. On a juste envie de lui dire merci. J.J., prends en de la graine !